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la saga de nial

clou dans la hutte, et sortit. Ses fils étaient avec lui. Ils allèrent à la hutte de Gunnar. Skarphjedin dit à un homme qui était debout à la porte de la hutte : « Va dire à Gunnar que mon père veut lui parler ». L’homme le dit à Gunnar. Gunnar sortit aussitôt et fit bon accueil à Njal et à ses fils. Ensuite ils entrèrent en conversation. « C’est une mauvaise chose, dit Njal, que ma femme ait rompu la paix et fait tuer ton serviteur ». — « Elle n’en aura pas de reproches de moi » dit Gunnar. — « Prononce toi-même la sentence » dit Njal — « Je le ferai, dit Gunnar ; mettons-les tous deux, Svart et Kol, au même prix l’un que l’autre : tu me paieras douze onces d’argent ». Njal prit la bourse pleine d’argent et la remit à Gunnar. Gunnar reconnut l’argent, et c’était le même qu’il avait payé à Njal. Njal retourna à sa hutte, et ils furent après cela aussi bons amis qu’avant.

Quand Njal revint chez lui, il fit des reproches à Bergthora. Elle répondit qu’elle ne céderait jamais devant Halgerd.

Halgerd fit de grands reproches à Gunnar pour avoir fait la paix au sujet du meurtre. Gunnar dit qu’il ne se brouillerait jamais avec Njal ni avec ses fils. Elle se fâcha beaucoup. Gunnar n’y fit pas attention. Ils passèrent ainsi une demi-année, sans que rien de nouveau arrivât.

XXXVIII

Au printemps, Njal dit à Atli : « Tu devrais t’en aller aux fjords de l’est, car Halgerd en veut à ta vie ». — « Je n’ai pas peur de cela, dit Atli ; et je veux rester ici, si j’ai le choix ». — « Ce n’est pourtant pas sage » dit Njal. — « J’aime mieux être tué dans ta maison que de changer de maître, dit Atli. Mais je veux te demander une chose : si je suis tué, qu’on ne paye pas pour moi comme pour un esclave ». — « Tu auras le prix d’un homme libre, dit Njal ; mais Bergthora te promettra de venger ta mort par une