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73Selon le serment qu’il fit à Abraham, notre père[1],
De nous accorder que, 74sans crainte,
Affranchis du pouvoir de nos ennemis,
Nous le servions, 75avec une sainteté et une justice
Dignes de ses regards, tous les jours de notre vie.

76Quant à toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut,
Car tu marcheras devant la face du Seigneur,
Pour lui préparer les voies ;
77Pour apprendre à son peuple à reconnaître le salut
Dans la rémission de leurs péchés :
78Par l’effet de la tendre miséricorde de notre Dieu,
Grâce à laquelle nous a visités, d’en haut, le Soleil levant[2],
79Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort,
Pour diriger nos pas dans la voie de la paix.”

80Or l’enfant croissait et se fortifiait en esprit, et il demeura dans le désert[3] jusqu’au jour de sa manifestation devant Israël.


3. Naissance de Jésus-Christ ; sa Circoncision et sa Présentation au temple (II, 1-39).

En ces jours-là fut publié un édit de César Auguste, pour le recensement de toute la terre. 2Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius commandait la Syrie.[4] 3Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville. 4Joseph monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, appelée Bethléem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David, 5pour être recensé avec Marie son épouse[5], qui était enceinte.

6Or, pendant qu’ils étaient en ce lieu, le temps où elle devait enfanter s’accomplit. 7Et elle mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.

8Il y avait aux environs des bergers qui passaient la nuit aux champs, veillant à la garde de leur troupeau. 9Tout à coup un ange du Seigneur parut auprès d’eux et le rayonnement de la gloire du Seigneur les environna, et ils furent saisis d’une grande crainte. 10Mais l’ange leur dit : “Ne craignez point, car je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie. 11Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur. 12Et voici ce qui vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche.” 13Au même instant, se joignit à l’ange une troupe de la milice céleste, louant Dieu et disant :

14“Gloire, dans les hauteurs, à Dieu !
Et, sur la terre, paix aux hommes,
Objet de la bienveillance divine !”[6]

15Lorsque les anges, remontant au ciel, les eurent quittés, les bergers se dirent les uns aux autres : “Passons jusqu’à Bethléem, et voyons cet événement qui est arrivé, et que le Seigneur nous a fait savoir.”

  1. 73. Gen. xxii, 16 et Hébr. vi, 13.
  2. 78. Déjà Balaam (Nombr. xxiv, 17), Isaïe (Matth. iv, 15 sv.) et Malachie (iv, 2) avaient annoncé l’avènement du Messie comme le lever d’un astre, de l’aurore, du soleil ; comp. le Psaume xix (héb.). 6 sv.
  3. 80. Désert de Judée, voisin de la mer Morte.
  4. II, 2. Vulg., fut fait par Quirinius ; mais la préposition a (par) manque dans plusieurs manuscrits latins. D’ailleurs ἡγεμονεύοντος désigne aussi bien le procurateur de Judée (Cf. iii, 1), que le gouverneur de Syrie.
  5. 5. Son épouse : litt. la femme qui lui avait été fiancée, ou mariée, car le verbe μνηστεὐειν a aussi ce dernier sens (Matth. i, 18 note). Depuis que Marie était revenue d’Hébron S. Joseph, inquiet d’abord, puis rassuré par un ange, avait célébré le mariage et pris avec lui sa virginale épouse (Matth. i, 24).
  6. 14. La Vulgate porte : pax hominibus bonæ voluntatis ; ce que l’on traduit ordinairement par : paix aux hommes de bonne volonté. Mais le terme ⸀εὐδοκίας semble devoir s’entendre ici (comme presque partout dans l’Écriture, où il correspond à l’hébr. ratsôn, Vulg. beneplacitum, cf. Ps. v, 13 etc.) de la bienveillance divine, d’où descendent, avec Jésus-Christ, le salut et la paix, non pas seulement pour les hommes qui sont présentement de bonne volonté, mais aussi pour les pécheurs qui, par l’effet de la bienveillance divine, seront amenés au bon vouloir (voy. Philipp. ii, 13). Le sens serait donc : paix aux hommes objet de la bienveillance divine. Cf. Isaïe, xlix, 8 ; lxi, 2, etc. et Luc, i, 77 sv. Plusieurs manuscrits, au lieu du génitif ont le nominatif ⸀εὐδοκίας bienveillance : ce qui introduit un troisième membre “Et sur la terre, paix. Bienveillance pour les hommes.” Mais dans ce cas il aurait fallu répéter la conjonction devant le troisième membre.