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Dictionnaire du Nouveau Testament


divin du Christ. D’ailleurs les Evangélisten montrent à l'occasion qu’ils savaient très bien distinguer une infirmité ordinaire, une maladie naturelle, des terribles effets produits par les anges de Satan. Tout muet, par exemple, n’est pas pour eux un démoniaque, bien qu’ils mentionnent des mutismes qui procèdent de l’esprit mauvais. C’est ce qui résulte encore de ce passage où S. Matthieu (iv, 23) esquissant les actes du ministère de J.-C., distingue, parmi les malades qu’on lui amenait et qu’il guérissait, des démoniaques, des lunatiques (épileptiques) et des paralytiques.

Il est vrai que les livres de l’Ancien Testament ne signalent pas un seul cas de possession diabolique. Mais ces divers écrits, loin de contredire la réalité de ce phénomène, accordent en plusieurs endroits aux puissances infernales des pouvoirs analogues ou même supérieurs à ceux qu’elles manifestent dans la possession. Qu’il nous suffise de rappeler l’action de l’esprit mauvais sur Saül (I Rois xvi, 14-18), l’histoire de Job, celle de Tobie (comp. I Paralip. xxi, Zach. iii, 1-2).

Il est vrai encore que les possédés semblent avoir été beaucoup plus nombreux au temps du Sauveur qu’à aucune autre époque de l’histoire. La dépravation qui avait gagné les Juifs comme les païens avait ouvert aux démons l’entrée des esprits et des corps : ils régnaient vraiment sur le monde. En outre, leur influence ne devait-elle pas paraître avec des caractères particuliers dans ces jours glorieux où Jésus est venu fonder sur la terre le royaume des cieux ; à cette époque d’une lutte terrible et décisive entre le bien et le mal, où tous les contrastes ont éclaté plus vivement, où la puissance du ciel plus magnifiquement déclarée a provoqué un déploiement plus actif de celle de l’enfer, et où les choses du monde invisible ont été des deux côtés rendues visibles pour un moment et manifestées dans la chair? Le baptême et les autres sacrements protègent aujourd’hui, contre cette possession à la fois physique et morale, une multitude de personnes qui vivent en opposition directe avec le titre de chrétien qu’elles ont reçu. Mais a-t-elle complètement disparu? Plus d’un fait d’hystérie et plus d’un cas d’aliénation mentale ne semblent-ils pas difficilement explicables par le seul jeu des causes physiques et ne paraissent-ils pas être le résultat d’une cause supérieure et malfaisante, c’est-à-dire du démon?

DOCTEURS DE LA LOI : voy. Scribes à l’art. Sanhédrin.

FÊTES JUIVES. — En vertu de prescriptions divines conservées dans l’Exode (xxix, 38-42) et le livre des Nombres (xxviii, 3-8), chaque jour, soir et matin, les Israélites faisaient offrir comme sacrifice public l’holocauste d’un agneau. Ainsi reconnaissaient-ils le souverain domaine de Dieu et symbolisaient-ils l’entière donation de leur être au Créateur. A l’holocauste ils joignaient une offrande de fleur de farine et une libation de vin pur. Mais Dieu voulut qu’à ce double holocauste quotidien on ajoutât, à dates fixes, d’autres sacrifices et d’autres oblations. Il prescrivit qu’on l’honorât d’une manière plus spéciale tous les samedis, c’est-à-dire tous les jours de Sabbat ; puis au commencement de chaque mois ; et, durant le cours de l’année, à certaines fêtes destinées à rappeler la mémoire des grands événements de l’histoire d’Israël et à faire monter vers le ciel de plus ferventes actions de grâces.

Voici quel était, au temps de Notre-Seigneur, le cycle complet des fêtes juives. Il comprenait :

1o Le Sabbat et les Néoménies.

2o Les trois grandes solennités de la Pâque, de la Pentecôte et des Tabernacles.

3o Le grand jour de l’Expiation.

4o La fête de Pûrim et celle de la Dédicace.

1. Le Sabbat et les Néoménies.

Le septième jour de chaque semaine était consacré au Seigneur. Il portait le nom de Sabbat, mot hébreu qui signifie “ cessation ”, “ repos ”. La sanctification de ce jour exigeait en effet “ un repos complet ” (Lévit. xxiii, 1), c.-à-d. la complète cessation de travail. Institué en mémoire du repos de Dieu après les six jours de la création, le Sabbat devait se passer dans le repos et la prière. Les Docteurs de la Loi commentant les prescriptions de l’Exode (xx, 8-11 ; xxxi, 13) et du Deutéronome (v, 14) avaient décidé que non seulement la culture des champs, l’exercice d’un métier et les occupations domestiques les plus fatigantes étaient interdites ce jour-là, mais trente-deux espèces de travaux étaient spécialement défendues. Il fallait donc, dès le vendredi, jour “ de la préparation ” avant que, avec le coucher du soleil, commençât le Sabbat, préparer le bois, les aliments, etc., dont on pourrait avoir besoin du vendredi soir au samedi soir.

Certaines pratiques religieuses étaient spéciales au Sabbat. Au sacrifice quotidien du matin et du soir, on ajoutait dans le temple, vers le milieu du jour, l’holocauste de deux agneaux, puis on renouvelait les pains de proposition.

Quant aux particuliers, ils s’assemblaient, suivant l’ordonnance du Lévitique. “ Le septième jour est un sabbat, un repos complet, il y aura une sainte assemblée. ” (Lévit. xxiii, 3). Durant le séjour dans le désert, l’assemblée du peuple, aux jours de Sabbat, eut lieu près du tabernacle. Plus tard on semble d’être réuni ce jour-là dans les diverses localités du pays pour faire des exercices religieux : lecture de la loi, chants, prières. Après l’exil, les synagogues étant fondées, on s’y rassembla pour y prier et pour y entendre la lecture et l’explication des Livres Saints.

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