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Dictionnaire du Nouveau Testament


ment que l’on venait d'achever. Elle s’appelait aussi fête des Prémices (Lévit. xxiii, 15 sv.) parce qu’on offrait ce jour-là les premiers pains faits avec le blé nouveau. Cette fête ne durait qu’un jour. On offrait un holocauste, un sacrifice pacifique, un sacrifice pour le péché, des oblations et des libations (voy. Lévit. xxiii, 15-21).

3. La fête des Tabernacles. Elle se célébrait en automne, du 15 au 22 Tischri (7e mois). Elle avait été instituée pour rappeler le voyage des Israélites à travers le désert durant quarante ans et la protection dont le Seigneur les avait couverts alors qu’ils n’avaient pour abri que des tentes. C’était en même temps la fête de la récolte ; à ce titre, elle servait à remercier Dieu des derniers produits de la moisson, des raisins, grenades, olives, etc., que l’on venait de vendanger (voy. Lévit. xxiii, 33-44 ; comp. Exod. xxiii, 16 ; Nomb. xxix, 12-39 ; Néhém. viii, 14-18).

La fête durait une semaine entière, pendant laquelle les enfants d’Israël devaient habiter, en souvenir de la vie nomade du désert, sous des huttes de feuillage, sous des tabernacles ou tentes faites de branches d’arbre. Chacune des huit journées était remplie par des réjouissances et des cérémonies religieuses. Dans le Temple, aux oblations volontaires, on ajoutait de nombreux sacrifices (Nomb. xxix, 12-39), on faisait à l’autel des libations de vin, et des libations d’eau puisée à la fontaine de Siloé ; de plus, suivant les Talmudistes, le soir on allumait deux candélabres dans le parvis des femmes, et l’on exécutait unedansesacrée.

Comme pour la Pâque, le premier et le dernier jour étaient très solennels. Rigoureusement parlant, la fête des Tabernacles ne durait que sept jours, comme la Pâque, mais elle était immédiatement suivie d’un huitième jour de fête, qui servait de clôture solennelle au cycle des trois grandes fêtes de pèlerinage (Lévit. xxiii, 36). S. Jean (xii, 37) appelle ce huitième jour “ le grand jour ”. C’est durant cette fête où l’on allumait les deux grands candélabres dans le parvis des femmes et où l’on répandait sur l’autel des holocaustes de l’eau puisée à la fontaine de Siloé, que N.-S., prenant sans doute occasion de ces rites et de ces cérémonies, prononça ces paroles : “ Je suis la lumière du monde. ” (Jean, viii, 12).

 

III. Le grand jour de l’Expiation (Yôm Kippûr).

Au 10 du mois Tischri (7e mois, Septembre-Octobre), c’est-à-dire cinq jours avant la fête des Tabernacles, était fixé le grand jour de l’Expiation. Le Lévitique (xvi, 29 sv.) nous apprend que Dieu institua une fête annuelle pour une expiation solennelle embrassant toutes les souillures qui, ayant échappé à l’attention, dans le cours de l’année, n’auraient pas encore été expiées. Le même chapitre du Lévitique nous raconte en détail toutes les fonctions liturgiques spéciales à ce jour. C’est le grand prêtre lui-même qui devait les remplir, et, ce jour-là seulement, il pouvait entrer dans le Saint des Saints. Il commençait par offrir en holocauste un jeune taureau pour l’expiation de ses péchés et ceux de sa maison, et un bouc offert par le peuple pour l’expiation des péchés de la communauté d’Israël. Puis avec le sang du taureau et du bouc qui venaient d’être immolés il faisait sept aspersions pour purifier “ des souillures des enfants d’Israël ” (vers. 16) le Saint des Saints ou Sanctuaire, le Saint ou tente de réunion, et l’autel des holocaustes. Enfin, posant ses deux mains sur la tête d’un second bouc offert par le peuple, il le chargeait de tous les léchés de la nation et le chassait ensuite dans le désert, pour rappeler aux Israélites, par ce symbole, combien ils devaient s’éloigner du péché.

Quant au peuple, il devait ce jour-là, s’abstenir de tout travail et depuis le 9 au soir jusqu’au soir du 10 “ affliger son âme ", c’est-à-dire s’abstenir de toute nourriture (voy. Lévit. xxiii, 32). Ce jeune du jour de l’Expiation était le seul prescrit par la loi mosaïque : c’était le jeune (Act. xxvii, 9). Il avait pour but de faire comprendre au peuple qu’il devait assister avec des sentiments de pénitence aux cérémonies de la grande expiation. — Pendant et après l’exil quatre autres jeunes furent institués en souvenir des principaux faits de la destruction de Jérusalem, le 1er du 4e mois, anniversaire du jour où une brèche avait été faite aux murailles de Jérusalem et où le roi Sédécias avait été fait captif (Zach. viii, 19 ; Jérém. xxxix, 2) ; le 10 du 5e mois, où la ville sainte et le temple furent brûlés (Zach. vii, 3, 5) ; le 3 du 7e mois, en mémoire du meurtre du gouverneur Godolias (Zach. vii, 5 ; viii, 19, II (IV) Rois xxv, 25) ; Jérém. xli) ; enfin le 10 du 10e mois, jour où avait commencé le siège de Jérusalem (Zach. viii, 19 ; II (IV) Rois (xxvi, 1 ; Jérém. xxxix, 1). — Un autre jeûne avait été institué par Mardochée et Esther, ainsi qu’on le verra dans le paragraphe suivant.

 

IV. La fête de Pûrim et celle de la Dédicace.

1. La fête de Pûrim ou “ des Sorts ”, appelée aussi “ le jour de Mardochée ” (II Mach. xv, 37), avait lieu le 14 du dernier mois (Adâr, Février-Mars), en souvenir de la délivrance que Mardochée et Esther procurèrent aux Juifs, captifs en Perse, sous Assuérus. Cette fête fut instituée par ordonnance de Mardochée et d’Esther. Elle reçut le nom des Sorts parce que le sort avait déterminé le jour marqué dans l’édit d’Aman pour l’extermination des Juifs. D’après les derniers versets (29-32) du deuxième chapitre du livre d’Esther, il semble qu’aux rites proposés par Mardochée

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