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Dictionnaire du Nouveau Testament


pour cette fête, les Juifs dispersés dans les 127 provinces d’Assuérus, ajoutèrent un jour de jeûne et de lamentations qu’Esther et Mardochée approuvèrent et qui fut placé la veille de la fête, le 13 Adâr (voy. Esther ix, 17-32).

2. La fête de la Dédicace, ou encore la fête du Feu. Le 25 du 9e mois, appelé Kisleu (Novembre-Décembre) avait lieu la fête de la Dédicace. Lorsque Judas Machabée eut triomphé d’Antiochus Epiphane, purifié le temple et rétabli le culte, il institua en mémoire de ce triomphe et de cette restauration la fête des Encénies (εν-καίνια) c’est-à-dire de la Rénovation (I Mach. iv, 52-59 ; II Mach. i, 18 ; x, 5-8). Cette fête durait huit jours, elle devait se célébrer “ avec joie et allégresse, à la manière de celle des Tabernacles ”. La joie et l’allégresse se manifestaient donc probablement aussi par l’érection de huttes ou tentes de feuillages. — Josèphe appelle cette solennité fête des lumières (Antiq. vii, 6, 7). Du second livre des Machabées (i, 18), il ressort que lorsque Dieu, pour récompenser le zèle de Néhémie, permit le merveilleux renouvellement du feu sacré, cette faveur fut l’objet d’une fête annuelle que les Juifs de Palestine célébraient en même temps que celle de la purification du Temple.

FILS DE L’HOMME, c’est l’un des noms du Messie dans le Nouveau Testament. Ni le peuple, ni les Apôtres ne donnent à Notre-Seigneur ce titre (voy. pourtant Act. vii, 56), mais dans l’Evangile on a pu relever quatre-vingt-deux passages où Notre-Seigneur se désigne lui-même par cette appellation (p. ex. Matth. viii, 20 ; xix, 28, et surtout xxvi, 64). Quoique, prise en elle-même et isolément, cette formule n’ait rien de caractéristique et figure d’ordinaire dans l’Ancien Testament comme une simple locution biblique, un peu plus solennelle si l’on veut, qui désigne un homme quelconque, quelquefois un prophète ; au chapitre viie de Daniel (vers. 13), elle sert à désigner le Messie. Dans ce passage, en effet, apparaît au milieu des esprits célestes un personnage humain qui se présente devant Yahweh, reçoit de lui le pouvoir et les insignes d’une éternelle domination sur tout l’univers, et dès lors est suffisamment désigné comme le Messie, le futur Dominateur de l’univers. C’est ainsi d’ailleurs que les docteurs jjùifs contemporains de N.-S. entendirent ce. passage de Daniel. Et le Sauveur lui-même aima à se l’appliquer pour se désigner par là comme l’homme parfait, le représentant de l’humanité dégénérée, et se signaler aux esprits attentifs comme le Libérateur attendu.

FRÈRES DE JÉSUS. — Il est fait souvent mention dans les Evangiles, les Actes et les Epîtres des Freres de Jésus. Nous les voyons nommés dans les Evangiles comme un groupe de personnages très rapprochés de J.-C. par des liens de famille (Matth. xiii, 55 ; Marc, vi, 3). Ils accompagnent sa sainte Mère (Matth. xii, 46 ; Marc, iii, 31 ; Luc, vii, 19 ; Jean, ii. 12), etc. Aux temps apostoliques, nous les retrouvons parmi les fidèles, formant un groupe spécial dont on parle avec un respect particulier. Les noms de ces frères de N.-S. sont d’après S. Matthieu et S. Marc : Jacques, José ou Joseph, Judas ou Jude, et Simon ou Siméon.

Il ne faut pas songer, dans tous ces passages, à des frères proprement dits.

1. Il n’est presque pas de fait aussi souvent et aussi énergiquement affirmé par la tradition, que celui de la virginité permanente de Marie, laquelle, après avoir miraculeusement conçu et mis au monde Jésus, n’eut pas d’autres enfants.

2. Le nom même de frères ne démontre rien ici ; car ach en hébreu, et ἀδελφός dans les Septante, ont un sens très étendu et ne désignent souvent qu’un parent en général : c’est ainsi que Lot est nommé frère d’Abraham, dont il n’est que le neveu (voy. Gen. xiii, 8 ; xiv, 16 ; xxix, 12).

3. Si les frères de Jésus l’avaient été dans le sens naturel de ce mot en français, il serait très singulier que jamais Marie n’eût été appelée leur mère ; or, on ne voit dans le Nouveau Testament comme fils de Marie que Jésus, et c’est précisément par opposition avec ceux qui sont appelés ses frères qu’il est désigné comme Fils de Marie (Marc, vi, 3). Il serait tout à fait inconcevable, en outre, que Jésus, du haut de la croix, eût recommandé sa mère à S. Jean, si elle avait eu d’autres fils ; c’eût été alors le devoir naturel de ceux-ci de la recueillir, et ils n’y auraient certes pas manqué. La manière même dont Jésus recommanda alors sa mère à S. Jean indique qu’il était le fils unique de Marie, car il dit : ιδε ὁ υἱός σου : l’article eût été omis si Marie avait eu encore d’autres enfants.

4. Quant à cette circonstance que les frères de Jésus sont mentionnés d’ordinaire à côté de sa mère, soit dans les Evangiles, soit dans les Actes (Matth. xii, 46 ; Marc, iii, 31 ; Luc, viii, 19 ; Jean, ii, 12 ; Act.' i, 14), elle s’explique naturellement par les relations étroites qui existaient entre les deux familles. Après la mort de S. Joseph, arrivée selon toute vraisemblance avant le commencement de la vie publique du Sauveur, Marie se retira, semble-t-il, avec son divin Fils, chez son beau-frère Cléophas, de telle sorte que les deux familles furent comme fondues en une seule. Selon d’autres, c’est Cléophas qui serait mort le premier et S. Joseph qui aurait recueilli chez lui la veuve et les enfants de son frère.

Mais ce qui prouve d’une manière péremptoire que les frères de Jésus n’étaient pas les

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