l’Eglise naissante jusqu’à la ruine de Jérusalem.
A supposer qu’il ait été ruiné durant
le siège de Titus, ce qui n’est pas certain, les
fidèles ne durent pas tarder à en relever les
pierres. Aussi au IVe siècle S. Epiphane
assure qu’il avait été épargné par les Romains
et qu’au temps d’Adrien les fidèles le fréquentaient.
Mais, au XIe siècle, les Sarrasins
détruisirent l’antique édifice, qui fut
relevé par les Croisés sur le même emplacement,
mais dans le style de leur temps.
Plusieurs fois pris ou cédé par les Musulmans,
il fut définitivement perdu au XVIe siècle,
et converti par eux en mosquée parce que
suivant une prétention injustifiée il aurait renfermé
le tombeau de David. — e. Non loin
du Cénacle un peu plus au nord, d’après une
tradition qui remonte au moins au IVe siècle,
se serait élevée la demeure de Caïphe. —
f. Au bas de la colline d’Ophel au sud-est de
la ville, autrefois dans l’enceinte, près du
rempart, maintenant assez loin des nouvelles
murailles, était située la piscine de
Siloé, où se rendit l’aveugle-né sur l’ordre
de Jésus. — g. Au nord-est de la ville, en
dehors des remparts au temps de Jésus-Christ,
à quelque distance de la porte des
troupeaux, on voyait la piscine aux cinq
portiques de Béthesda. On en a retrouvé les
ruines près de l’Eglise Ste-Anne. — h. D’après
Jean (xix, 12), et Hébr. (xiii, 12), le lieu
où fut crucifié le Sauveur était hors de la
ville, non loin de l’enceinte. Le Calvaire
actuel répond à ces conditions. L’enceinte
actuelle dans sa partie septentrionale répond
à peu près à celle d’Agrippa, postérieure à
Jésus-Christ. La deuxième enceinte ou
d’Ezéchias laissait en dehors de la ville,
à moins de cent mètres, le Golgotha. Le tombeau
de Joseph d’Arimathie était tout près
du Calvaire. Ces lieux chers à la piété des
premiers fidèles furent vénérés par eux dès
l’origine ; les statues de Jupiter et de Vénus
élevées par Adrien en marquèrent la place, et
Ste Hélène n’eut pas de peine, grâce à ce
signalement et à la tradition toujours vivante,
d’en reconnaître l’endroit précis ; et depuis,
des témoignages nombreux et suivis dans le
cours des siècles en ont conservé le souvenir.
L’édifice actuel remonte à l’époque des Croisés.
JOURDAIN, le grand fleuve de la Palestine, qu’il divise dans toute sa longueur en deux parties inégales, dont la principale s’étend des bords du fleuve jusqu’à la Méditerranée. Il jaillit de plusieurs sources, situées au pied du grand Hermon, celle d’Hasbeya, celle de Tell-el-Qadi ou Dan et celle de Banias. Cette dernière la plus pittoresque sort non plus de l’intérieur, mais en avant d’une grotte spacieuse à Banias, l’ancienne Panéas ou Césarée de Philippe. Les eaux réunies de ces sources coulent du nord au sud, tombent dans un petit lac appelé Marom, aujourd’hui Bahr-el-Huléh, et arrivent, après un cours d’environ trois lieues, au lac de Tibériade ou de Génésareth, qu’elles traversent. Appelé jusqu’alors Ordoun par les Arabes, le Jourdain, sous le nom nouveau de Schériah ou Schériah-el-Kébir, le grand abreuvoir, poursuit ou plutôt précipite son cours à travers de nombreux rochers, au milieu d’une nature aride et désolée, et se jette enfin dans la mer Morte. La vallée du Jourdain, large de 2 à 3 lieues, était autrefois ornée d’une riche végétation (Jérém. xii, 5). Depuis des siècles elle est aride et stérile. Elle s’appelle aujourd’hui, en arabe, la dépression, el Ghôr. Près de la mer Morte son lit est à environ 400 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée.
Tel est le fleuve sur les rives duquel se sont déroulés les événements les plus merveilleux de l’histoire, événements inaugurés eux-mêmes par un miracle, puisque les eaux du Jourdain se retirèrent pour laisser passer Josué et les 40.000 hommes de son armée marchant, accompagnés de leurs femmes, de leurs enfants et de leurs vieillards, à la conquête du pays. Dans la suite, ce fut là qu’Elie et Elisée exercèrent leur ministère : Elie, figure de Jean-Baptiste, qui, sur ces mêmes bords, ferma l’Ancien Testament ; Elisée, figure du Messie, qui partit de là pour fonder l’œuvre de la nouvelle fiance et de la Rédemption du monde. Jésus, en recevant le baptême dans le Jourdain, anctifia l’eau en général et en fit l’un des élements constitutifs du sacrement de la régénération qui avec la grâce sanctifiante donne la qualité d’enfant de Dieu.
JUDÉE : voy. Palestine.
LYSANIAS. — Josèphe parle d’un prince nommé Lysanias qui, vers le commencement du régne d’Hérode l’Ancien, était roi de Chalcis au pied du Liban, et fut mis à mort par Antoine, au temps où ce dernier fit son expédition en Arménie. Une partie de ses Etats, avec Abila pour capitale, fut rendue à ses descendants par l’empereur Auguste, et forma la tétrarchie d’Abilène. C’est de l’un de ces descendants, nommé aussi Lysanias, que parle S. Luc (iii, 1), comme étant tétrarque au temps où N.-S. commença sa vie publique.
Voir Vigouroux, Dict. de la Bible, t. IV, col. 455.
MACÉDOINE. — Dans le Nouveau Testament on entend par Macédoine la province romaine de ce nom. Elle s’étendait à l’est jusqu’au fleuve Nestus (auj. Mesta), à l’ouest jusqu’à l’Adriatique ; au nord le Drilo (Drin) et les montagnes de Scardus (Schar) la séparaient de la Dalmatie et de la Mésie ; au sud elle était bornée par l’Epire et l’Achaïe.