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Dictionnaire du Nouveau Testament

4. J.-C. ne dit-il pas lui-même qu’il est venu pour appeler les pêcheurs à la pénitence? Quant aux Juifs, Marie s’était réhabilitée depuis longtemps à leurs yeux par sa pénitence et ses vertus.

L’Evangile, loin d’être contraire, disent ces auteurs, est favorable à l’identité des trois Marie.

1. S. Luc raconte au chap. vii, la conversion d’une pécheresse ; cette femme, après une si grande grâce, consacre désormais toute sa vie à son divin bienfaiteur. N’est-ce pas ce qu’indique l’Evangéliste lorsque, commençant le chapitre suivant par la mention des saintes femmes qui accompagnaient le Sauveur dans ses voyages et pourvoyaient à son entretien, il nomme en premier lieu Marie de Magdala?

2. Nous lisons, Luc, x, 49 sv., que Jésus, venant de Galilée à Jérusalem, fut reçu à Béthanie par Marthe, laquelle s’agitait beaucoup pour subvenir aux besoins d’un hôte si illustre, tandis que Marie, assise aux pieds du Sauveur, qu’elle avait naguère arrosés de ses larmes et essuyés de ses cheveux, écoutait la divine parole. Que l’on rapproche de ce passage Jean, xi, 2, où se trouve une allusion non seulement à Jean, xii, 1-3, mais encore, à Luc, vii, 37 sv., et l’on ne pourra guère douter, concluent les partisans de l’unité, que la pécheresse Madeleine et la sœur de Marthe ne soient la même personne.

3. L’onction racontée par S. Luc (vii, 37 sv.) ne peut pas être identifiée avec celle qui eut lieu plus tard, à Béthanie (Matth. xxvi, 6-13 ; Marc, xiv, 3-9 ; Jean, xii, 1-11). La comparaison de ces deux récits fait ressortir plusieurs différences dans les circonstances et permet d’affirmer que N.-S. fut arrosé de parfums deux fois ; mais, disent les partisans de l’unité, ce fut par la même femme, dans la même maison de Simon le lépreux. La famille de Lazare et celle de Simon paraissent donc avoir été unies entre elles, sinon par la parenté, au moins par l’amitié.

4. On remarque enfin, dans les trois femmes, une ressemblance frappante de caractère : c’est de part et d’autre le même dévouement sans bornes pour la personne sacrée du Sauveur ; la même âme aimante, contemplative, et saintement enthousiaste.

Si l’Eglise grecque distingue les trois femmes, l’Eglise latine, surtout sous l’influence des homélies de S. Grégoire Pape, les a communément identifiées. Leur fête s’est introduite cependant assez tardivement dans la liturgie.

MESURES, MONNAIES ET POIDS, en usage au temps de Notre-Seigneur, évalués d’après leur rapport avec nos mesures, monnaies et poids modernes.

1. Mesures de longueur. L’unité des mesures de longueur était la coudée, équivalent à la longueur de l’avant-bras. La coudée employée pour les mesures du Tabernacle et du Temple c’est-à-dire la grande coudée ou coudée sacrée avait 0m, 525. La coudée vulgaire ou petite coudée n’avait que 0m, 45. La coudée commune babylonienne mesurait, 0m, 499, et la coudée royale environ 0m, 548. En Asie Mineure elle équivalait à 0m, 495 cent. Il est donc difficile d’évaluer cette longueur à un ou deux centimètres près. Nous lui donnons, dans nos diverses supputations, environ 0m, 50 cent. — La coudée se subdivisait en 2 empans, ou grands palmes, c’est-à-dire deux fois la distance comprise entre le pouce et le petit doigt étendus. L’empan se subdivisait en 3 petits palmes, chaque palme équivalant à 4 doigts, le doigt équivalant lui-même à un peu plus de 0m, 02 cent.

II. Mesures itinéraires. On trouve dans l’Evangile le mille et le stade ; dans les Actes le chemin du sabbat et la brasse. Le mille était une longueur d’origine romaine, de 1478m, 50. Le stade valait environ 185 mètres ; 24 stades formaient la lieue commune de 4 kilomètres. — Le chemin du sabbat, était la distance que les Juifs pouvaient parcourir un jour de sabbat. Elle était de 2,000 coudées, environ 6 stades, un peu plus d’un kilomètre. La brasse, mesure marine, valait 4 coudées donc environ deux mètres.

III. Mesures de capacité. L’unité de mesure pour les solides était l’épha = 38 litres 88 cent. L’unité de mesure pour les liquides était égale, quant au contenu, à celle des solides, mais elle s’appelait bath. C’était l’équivalent de la mesure grecque, le métrète, dont parle S. Jean (ii, 6). Dix éphas formaient un chômer ou Kôr = 388 litres 80. — Le 1/3 de l’épha formait le se’dh ou satum de la Vulgate ; le 1/6 de l’épha formait le hin. — Le setier (ξέστης, sextarius), était la 72e partie du bath et valait par conséquent un peu plus d’un 1/2 litre. — Quant à la mesure romaine, le modius ou boisseau, elle valait 8 litres 1/2.

IV. Mesures de temps. Voir Calendrier juif.

V. Monnaies. Au temps de Notre-Seigneur, les Juifs possédaient encore des monnaies frappées par les princes Asmonéens. Mais en dehors du Temple, où seule la monnaie juive avait cours, en particulier pour l’impôt du demi-sicle (voy. Exod. xxx, 11 sv.), on ne se servait guère que de monnaies grecques ou romaines. Toutefois S. Matthieu fait mention des sicles (d’argent), que les Princes des prêtres donnèrent à Judas pour prix de sa trahison. Le sicle valait 4 drachmes (0,88 centimes) et par conséquent un peu plus de 3 fr. 50. Le sicle d’or valait environ 40 francs.

Les monnaies grecques étaient : la drachme (dont la valeur a varié suivant les époques) 0,87 cent ; l’obole qui était la 6e partie de la drachme : le didrachme ou double drachme

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