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Dictionnaire du Nouveau Testament


= 1 fr. 76 ; le statère, qui équivalait au sicle d’argent = 3 fr. 50 : c’était la monnaie la plus répandue ; la mine, valant 100 drachmes = 88 fr. ; le talent, valant 6.000 drachmes = 5.500 fr., en chiffres ronds.

Les monnaies romaines étaient : le denier = 0,78 centimes environ ; l’as dixième partie du denier = 7 centimes 1/2 ; le quadrant ou quart de l’as, environ 2 centimes ; le lepte ou minutum de la Vulgate, la plus petite monnaie divisionnaire du denier, équivalant à la quatrième partie du quadrant, un demi-centime.

VI. Poids. Chez les Hébreux les poids étaient, du moins primitivement, en pierre. Des agents du Sanhédrin en vérifiaient de temps à autre la valeur. Le seul poids dont fasse mention l’Evangile (Jean, xii, 33 ; xix, 39) est la livre romaine. Elle était estimée 326 grammes, et se subdivisait en 13 onces. Chez les Juifs l’unité de poids était le sicle = 14 grammes 200 ; 50 sicles formaient une mine = 708 gr. 50 ; 60 mines formaient 1 talent = 42 kilogs, 533 gr. — L’obole était la vingtième partie du sicle, elle valait donc 0 gr. 708.

NAZARETH, litt. fleur ou rejeton, où s’est tenue cachée la fleur la plus parfaite qui se soit épanouie sur la terre, où a germé le rejeton qui s’est élevé comme un signe à la vue des peuples, et vers lequel toutes les nations sont accourues (Is. xi) ; Nazareth, aujourd’hui Nazirah, appelée quelquefois par les Arabes la cité blanche à cause de ses collines crayeuses et de ses maisons blanches, était une petite ville de la basse Galilée, bâtie en amphithéâtre sur un pli de terrain au pied du groupe de montagnes qui ferme au nord la plaine d’Esdrelon, à trois journées de Jérusalem, à deux heures du mont Thabor. Elle compte aujourd’hui plus de 6.000 âmes, dont 1.200 catholiques latins ; sa population devait être à peu près de moitié moindre il y a dix-huit siècles. Cependant l’Ancien Testament ne la nomme pas, et elle n’avait aucune célébrité avant J.-C. (Jean, i, 46). Le bâtiment le plus remarquable de la ville est le couvent des Franciscains, dans l’intérieur duquel s’élève la célèbre église de l’Annonciation. Cette église a été construite sur la place même qu’occupait la maison de la Sainte Vierge. Au-dessous du chœur est une chapelle souterraine ; on y descend par un large escalier de marbre qui a dix-sept marches ; dans le fond, sur l’emplacement où s’accomplit le mystère de l’incarnation, est un autel éclairé par plusieurs lampes qui ne s’éteignent jamais, et sur le marbre blanc on lit ces mots : Ici le Verbe a été fait chair. En effet, une ancienne tradition rapporte que ce fut là que Gabriel apparut à la Sainte Vierge et lui dit : Je vous salue, Marie pleine de grâce. On montre encore à Nazareth l’endroit où était l’atelier de saint Joseph, aujourd’hui converti en chapelle ; la fontaine de Marie, où la Sainte Vierge venait puiser l’eau ; enfin, à quelque distance de la ville, le rocher du haut duquel les compatriotes du Sauveur voulurent le précipiter (Luc, iv, 29).

OLIVIERS (Mont des). — A l’est de Jérusalem et contiguë à ses anciennes muraille s’étend, du N. au S. la vallée de Josaphat, d’abord largement ouverte, puis se rétrécissant à partir de Gethsémani, et finissant par n’avoir plus que la largeur du Cédron ; on appelle ainsi le torrent formé, en hiver, par les eaux de pluie qui se rassemblent au fond de la vallée. Quand on sort de la ville sainte au N.-E. pour se rendre dans la vallée de Josaphat, on passe par la porte dite actuellement Bâb-Sitti-Mariam et appelée à tort porte S. Etienne (car le martyre du saint diacre eut lieu au nord de la porte de Damas, à l’endroit où s’élevait la basilique de l’impératrice Eudoxie, sur ies fondements de laquelle les Dominicains ont bâti une église). En descendant au fond de la vallée, on franchit un pont en pierre d’une seule arche, jeté sur le torrent de Cédron, et on se trouve au pied de la montagne des Oliviers. A quelques pas sur la gauche est l’entrée de l’église souterraine qui renferme le tombeau de la Sainte Vierge. Toutefois S. Jérôme, le Pèlerin de Bordeaux et sainte Sylvie ne font aucune mention de la présence à Jérusalem de ce tombeau. Le premier qui le signale avec précision en 451 est Juvénal, évêque de Jérusalem : cette tradition paraît remonter à certains apocryphes, surtout à L'histoire de la dormition et de l’Assomption de la B. V. M., qui est de l’an 400 environ, mais dont plusieurs parties pourraient être du iie siècle. Entre cette église et l’enclos de Gethsémani passe le chemin qui conduit à la montagne des Oliviers. Sur le sommet central, Ste Hélène avait fait élever une basilique pour honorer le lieu de l’Ascension du Sauveur. Elle fut ruinée et rebâtie plusieurs fois ; il n’en subsiste plus qu’un petit édicule transformé en oratoire musulman, au milieu duquel on montre, suivant une antique tradition, la trace d’un des pieds de Jésus-Christ imprimé sur la pierre. Au temps de N.-S., les flancs de la montagne étaient couverts de riches plantations d’oliviers, de figuiers et de palmiers ; on n’y aperçoit plus au jourd’hui que quelques buissons de nopals, quelques palmiers chétifs et de pâles oliviers. On croit que c’est sur le versant oriental que Jésus a frappé de stérilité un figuier planté sur le bord du chemin (Matth. xx, 18, 19). On trouve bientôt, en descendant,’ une petite vallée, fertile encore en grenadiers et en figuiers : c’est, croit-on, l’emplacement du village de Bethphagé (litt. maison, ou lieu des figues). En descendant, durant vingt minutes, par une pente rapide et pierreuse, on trouve derrière une colline, sur le versant qui

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