Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1793

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Dictionnaire du Nouveau Testament


des Gentils, et sur ce point ceux d’entre les Pharisiens qui aimaient sincèrement la loi, ne pouvaient que lui donner raison. (Jean, ii, 14 ; cf. Matth. xxi, 12 ; Marc, xi, 15 ; Luc, xix, 45).

Au centre de ce premier parvis, s’élevait une seconde enceinte surélevée, que Josèphe appelle le second hiéron, le hiéron saint, ἱερὸν ἅγιον, (Bell. Jud., v, 5, 2). Ce parvis intérieur était réservé aux Juifs. Quelques pas avant d’y atteindre l’étranger était arrêté par une balustrade de pierre, dont tous les passages étaient munis de stèles avec des inscriptions grecques et latines faisant défense sous peine de mort de s’avancer plus loin à tous ceux qui n’étaient pas du peuple élu. Une de ces stèles a été découverte le 26 mai 1871. L’émeute suscitée contre S. Paul à son dernier voyage à Jérusalem a pour prétexte le bruit calomnieusement répandu qu’il avait introduit des gentils dans le hiéron intérieur ou parvis réservé (Act. xxi, 27-30). Un escalier de quatorze marches régnant tout autour de ce parvis, sauf à l’ouest, conduisait à une terrasse ou large palier de 10 coudées, appelé hêl, sur lequel s’élevaient les murs du second hiéron, sur la paroi extérieure desquels étaient fixés de nombreux trophées ou ex-voto (Luc, xxi, 5). Ces murs étaient percés de pylônes ou grandes portes, quatre au nord, quatre au sud, et une seule au milieu de la façade orientale. Cette dernière porte plus grande et plus ornée que les autres était la Belle porte, où se tenaient de préférence les mendiants, et où le boiteux fut guéri par S. Pierre (Act. iii, 2-10).

Franchissant cette porte orientale nous rencontrons à la suite l’un de l’autre trois parvis : celui des femmes, celui d’Israël et celui des prêtres. Le parvis des femmes, appelé ainsi non parce qu’il était réservé aux femmes seules, mais parce qu’elles ne pouvaient pénétrer plus avant, était entouré de portiques et de salles destinées aux divers services du temple. Les archéologues qui ont suivi les indications du Talmud sur ce point, lui donnent des dimensions plus considérables aux dépens de l’étendue du parvis d’Israël. Il semble que d’après Josèphe la cour des femmes n’a pas l’importance d’un parvis spécial, mais est séparée par un simple mur du parvis d’Israël, auquel on donne plus de profondeur. Quoi qu’il en soit, du côté nord se trouvait le gazo-phylacium ou salle du trésor ; les abords de cette salle où se dressaient en forme de trompette les orifices des troncs d’offrande, prennent le même nom dans le Nouveau Testament comme dans Josèphe. Dans le Gazo-phylacium, Jésus prononce un de ses discours (Jean, viii, 20); c’est là qu’il voit la pauvre veuve déposer son obole (Marc, xii, 41 ; Luc, xxi, 1). Comme c’est au sortir de cet endroit qu’un des disciples montre à Jésus les belles constructions et les riches ex-voto dont les murs sont ornés (Luc, xxi, 1), cela suppose que les apôtres étaient encore dans le parvis des Gentils et s’étaient retournés vers le hiéron intérieur. Après avoir traversé la cour des femmes on atteint un mur qui la séparait du parvis d’Israël ; au milieu de ce mur s’ouvrait la porte de Bronze ou de Nicanor qu’on franchit après avoir monté un escalier de quinze marches, larges, mais peu élevées.

On entre ai si dans le parvis d’Israël qui entoure le sanctuaire et la cour des prêtres. Il n’est séparé de celle-ci que par une barrière ou balustrade de marbre, haute d’une coudée en iron. Rien n’arrêtait donc la vue de l’Israélite qui désirait contempler les sacrifices et les cérémonies accomplies dans la cour des prêtres. Au milieu de cette cour, en face de la porte du sanctuaire était dressé le grand autel des holocaustes, construit de pierres non polies, formant un massif carré de 50 coudées de côté sur 20 de hauteur : les prêtres y avaient accès par un plan incliné du côté du midi. Au nord de l’autel on voyait des tables de marbre pour déposer les chairs des victimes, et à côté les anneau et les colonnes servant à les immoler et à les dépecer. Entre l’autel des holocaustes et le temple, du côté du sud-ouest était placé un immense bassin appelé la mer d’airain.

Au nord, au sud et à l’ouest de la cour des prêtres et le long des portiques s’ouvraient plusieurs salles ayant chacune sa destination spéciale. L’une d’elles, à l’angle sud-ouest de ce parvis, était la salle des pierres taillées ou Gazith, réservée aux réunions du Sanhédrin. “ Quarante ans avant la ruine du temple, dit la Mischna, les sentences capitales furent enlevées à Israël ” et le Sanhédrin cessa de se réunir dans ce lieu.

2oLe sanctuaire. — Au centre de la cour des prêtres, à douze coudées au-dessus s’élevait le naos ou sanctuaire proprement dit. Comme dans les temples anciens, le peuple ne pouvait y entrer ; c’était la demeure de Dieu, les fidèles qui venaient lui rendre hommage restaient dans les parvis. Le sanctuaire était divisé en trois parties : le vestibule, le Saint et le Saint des Saints.

La façade du vestibule résentait aux regards une immense porte triomphale entre deux ailes massives très élevées et faisant saillie des deux côtés. Les documents ne s’accordent pas sur la hauteur de cette porte et de ces ailes. Plus communément on donne à ces dernières le double de la hauteur du Saint. La restauration de cette porte, d’après MM. Perrot et Chipiez, paraît se rapprocher davantage de la description d’Ezéchiel et de Josèphe que celle de M. de Vogué. Cette large baie restait toujours ouverte, en sorte ue du parvis d’Israël le regard pouvait pénétrer facilement jusqu’à la porte du Saint, au fond ce ce vestibule qui n’avait guère que 5 mètres de profondeur.

— 353 —


No 565 a — 12