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Page:La Sainte Bible de l’Ancien Testament d’après les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec par P. Giguet - tomes 1 à 4, 1872.djvu/14

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PRÉFACE.

bus, ayant à faire passer les beautés d’une langue alors savante, réservée à la classe cultivée, en la langue grecque devenue populaire et universelle, ont fait leur traduction dans des conditions uniques, pour que la copie reflétât l’original aussi parfaitement que l’exigeait le sujet, et plus parfaitement qu’il n’appartient aux choses humaines. Il leur fut donné de saisir jusqu’aux moindres nuances des deux idiomes, et de trouver toujours les mots grecs les plus heureux, pour rendre la pensée exprimée en hébreu.

En effet, outre le souffle divin, on sent dans l’ensemble de leur œuvre le souffle poétique, et dans le style l’effusion, l’onction, l’énergie de ces hommes de foi, qu’animait le désir et l’espoir de vulgariser pour tout l’Orient le testament, le témoignage de l’alliance que le Seigneur avait faite avec leur peuple, pour qu’il fût un peuple à part parmi les nations que la postérité d’Abraham devait transformer.

Leur mission fut d’ailleurs plus grande qu’eux-mêmes ne l’avaient cru. En mettant la parole divine à la portée de tous avant que la langue de Moïse fût entièrement effacée, ils contribuèrent à maintenir l’unité de la grande Synagogue, de l’Église juive, dont les membres étaient disséminés dans tout l’empire d’Alexandre. Ils entretinrent en elle l’habitude et le besoin des lectures publiques de l’Écriture et des prédica-