3. Celles-ci seraient plus lourdes que le sable du rivage de la mer ; mais, à ce qu’il me semble, mes paroles sont méprisées.
4. Car j’ai dans le corps les traits du Seigneur, leur violence boit tout mon sang, et, dès que je commence à discourir, ils me percent.
5. Mais quoi ! est-ce sans motif que l’âne sauvage se met à braire, ou parce qu’il demande à manger ? et le bœuf mugit-il devant une crèche pleine de fourrage[1] ?
6. Mange-t-on des aliments sans sel ? et trouve-t-on du goût aux paroles vaines ?
7. Ma plainte peut-elle se calmer, quand je me repais, pour ainsi dire, d’odeurs infectes[2] comme celle du lion ?
8. Plût au ciel que ma prière fût exaucée ! puisse le Seigneur m’accorder ce que j’espère !
9. Le Seigneur ayant commencé, qu’il me blesse, mais qu’il ne me perde pas pour toujours[3].
10. Que le sépulcre soit ma ville, dont j’aie franchi le mur d’un saut ; je ne chercherai pas à l’éviter, car je n’ai jamais éludé les saintes volontés de mon Dieu[4].
11. Quelle est donc ma force pour tout supporter[5] ? Quel est donc mon temps, pour que mon âme soutienne son courage ?
12. Est-ce que ma force est la force des pierres ? Est-ce que mes chairs sont d’airain ?
13. N’ai-je pas mis ma confiance en Dieu ? Mais le secours est loin de moi.
- ↑ Est-ce sans motif que je puis pousser de telles plaintes ?
- ↑ L’infection de la lèpre est, pour ainsi dire, mon aliment.
- ↑ Job se résigne à souffrir, pourvu que Dieu l’épargne dans l’éternité.
- ↑ Job se rend ici témoignage, que même au plus fort de ses douleurs il est toujours resté soumis à la volonté de Dieu. Ses plaintes n’étaient, comme dans les saints, que la voix de la nature : la volonté se reposait en Dieu.
- ↑ Mes plaintes ne doivent pas étonner, car la nature est faible.