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Page:La Sainte Bible de l’Ancien Testament d’après les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec par P. Giguet - tomes 1 à 4, 1872.djvu/1436

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28. Moi qui suis déjà comme une vieille outre ou comme un vêtement mangé des vers.

CHAPITRE XIV

1. L’homme[1], né de la femme, vit peu, et il est plein de passions violentes.

2. Il tombe comme une fleur qui s’est épanouie ; il passe comme une ombre, et il ne s’arrête jamais.

3. Et c’est de lui que vous exigez raison, lui que vous faites entrer en jugement devant vous.

4. Qui sera exempt de toute souillure ? Personne,

5. Sa vie sur la terre n’eût-elle duré qu’un jour[2]. Vous avez supputé le nombre de ses mois ; vous avez fixé le terme, nul ne le dépasse.

6. Détournez-vous de lui afin qu’il se repose, et qu’il se complaise en sa vie comme le travailleur à gages[3].

7. L’arbre lui-même a l’espérance ; même si on l’abat, il repoussera encore, et il ne manquera pas de rejetons[4].

8. Si sa racine a vieilli en terre, si elle a péri au milieu des pierres,

9. La fraîcheur de l’eau ranimera le tronc, et il portera des fruits, comme un plant nouveau.

  1. Job déplore la fragilité de l’homme ; il demande au Seigneur de ne le point juger en cette vie et de ne l’appeler qu’à la résurrection.
  2. D’après le sentiment unanime des Pères, Job exprime ici sa croyance au péché originel. Job implore la divine miséricorde en s’excusant sur la fragilité de la nature humaine, qui dès notre naissance est corrompue par le péché.
  3. Lorsqu’il a un instant de repos, le travailleur à gages s’y complaît, d’autant plus que ses loisirs sont rares et bien mérités par le travail.
  4. Tandis que cette vie terrestre ne revient plus ; sous ce rapport donc la vie de l’homme est inférieure à celle de l’arbre.