Page:La Vallée-Poussin - Bouddhisme, études et matériaux.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’ancienne ignorance d’où procédera une nouvelle ignorance grâce à un acte erroné d’attention, agissant comme pratyaya ;

4. samprayuktakahetu, causes unies, c’est-à-dire portant sur le même objet : la foi et l’intelligence (śraddhā, avetyajñāna) ; on comprend (prajānāti) ce que l’on sait (vijānāti) ;

5. sarvatragahetu, causes omniprésentes : la vue incorrecte (mithyādṛṣṭi) détermine tous les actes et dispositions de celui (|ui en es-t infecté ;

6. vipākahetu, causes de fruition, caractérisées en ce que l’effet projeté est d’une nature différente (étant sensation agréable, etc.) de la cause (qui est acte, passion) : au fruit (phala) de fruition, s’oppose souvent le fruit d’écoulenient (niṣyanda°), c’est-à-dire la passion, les dispositions bonnes ou mauvaises procédant de la passion ancienne, même après que les actes ont été rémunérés (voir n° 3 vibhāgahetu)[1].

Le Laṅkāvatāra (p. 85) a aussi une théorie du sextuple hetu :
1. bhaviṣyadhetu
2. saṃbandhahetu
3. lakṣaṇahetu
4. kāraṇahetu
5. vyañjanahetu
6. upekṣāhetu
Quelques-uns (kecit) distinguent cinq hetus :
1. kāraka « efficient », la graine de la pousse ;
2. jñāpaka « faisant connaître », la fumée le feu ;
3. vyañjaka « manifestant », la lampe la cruche ;

4. dhvaṃsaka « destructeur », le marteau de la cruche ; — genre de cause nié par plusieurs écoles, car de leur nature même, les choses sont momentanées ; leur destruction ou anéantissement (vināśa) n’a pas de cause ou n’a d’autre cause que celle de leur apparition. De même il n’y a pas de cause de la chute d’un corps jeté en l’air (voir JRAS., 1902, p. 370)[2] ;
  1. Mahāvyutpatti, 114 ; Abhidharmahośav. Burn. fol. 133.
  2. Abhidharmahośav. Burn. fol. 156.