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LES ANDROGYNES

Parme, saccagées par une main vengeresse : cela sentait la poudre, la femme et le sang des roses !

— Une belle salle, reprit Ninoche, en passant légèrement un pinceau enduit de kohl sur ses paupières et ses sourcils. Puis, avec une estompe, elle noya son regard d’une amoureuse langueur, insinua sur la cornée de l’œil un peu d’une poudre mystérieuse destinée à dilater la pupille, à lui communiquer une flamme étrange. La bouche saignait dans la face naturellement pâle ; elle en corrigea le dessin trop sec, arrondit la lèvre inférieure, fleurit la supérieure en cœur de pourpre, et se toucha également les narines.

Le fard, dont elle se servait, répandait un violent parfum de tubéreuse ; chacun de ses mouvements dégageait des effluences plus vives.

— Et tu sais pourquoi Chozelle m’en veut ? demanda Ninoche qui poursuivait son idée.

— Non.

— Parce que j’ai déclaré, à la soirée de Pascal, que tout était en toc chez lui : l’esprit