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LES ANDROGYNES

et le reste. Du chiqué dont les femmes du monde mêmes n’attendent plus rien !

Jules Laroche haussa les épaules.

— Dans le métier que tu fais, on ne devrait attaquer personne.

— Pourquoi donc ?… Dans « le métier que je fais » on sait aussi se faire respecter, tu le verras tout à l’heure.

Ninoche, les narines frémissantes, cambrait son buste harmonieux, et, d’un geste farouche, rejetait les boucles courtes et épaisses de ses cheveux qui lui donnaient un peu l’air d’une sauvageonne.

— En scène pour le no 12 ! cria le régisseur, tandis qu’une dizaine d’acrobates passaient en soufflant, les bras et le visage inondés de sueur, les muscles saillants sous le maillot rose. Tigrane, qui commençait la seconde partie, traînait dans la poussière des corridors une longue douillette de zibeline, et fredonnait d’une voie grêle.

— La Chauve-Souris ! chuchota la mime avec un geste de gavroche. Oust ! laissez-moi filer, on m’attraperait encore !

Dans la salle, on arrivait pour voir le ballet de Chozelle, qu’on disait délicieu-