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LES ANDROGYNES

glauques. Elle sourit, heureuse de sentir, sur elle, la main qui la caresse et le regard qui l’admire.

— Levez le bras, dit Pascal… Non, pas ainsi.

Et il monte sur l’estrade, lui indique le mouvement qu’il souhaite.

— Vous venez de danser, Fiamette, et tout votre corps se tord voluptueusement, s’offre, semble s’abandonner… Vous exprimez l’amour, la cruauté perverse, la joie du triomphe…

La jeune femme se prête docilement aux exigences de l’artiste.

— C’est merveilleux, dit-il… Il est défendu d’être aussi belle !

André, contre un chevalet, a griffonné quelque chose.

— Poète, lis-nous tes vers, demande Pascal, cela m’inspirera. Donne-moi la couleur de ton rêve et l’âme de ta tendresse.

André, de sa voix sonore, lance les rimes scintillantes qui semblent se fixer en cabochons de lucioles sur le corps gemmé de sa maîtresse.