Le directeur comptait beaucoup sur ce numéro sensationnel pour attirer le public qui, depuis quelque temps, désertait son théâtre.
Sapho, d’abord indécise, accepta, lorsqu’elle sut que Faustine, grâce à de bienveillantes influences, avait réussi à se faire agréer dans le même endroit pour un nombre assez considérable de représentations.
La pythonisse se montrait, presque nue, dans un décor grec et rendait des oracles, grâce à la complicité d’un copain qui lui indiquait ses réponses par certains signes convenus, après l’avoir magnétisée. Le truc, adroitement combiné, intéressait le public qui prenait plaisir à contempler la jolie fille dans son déshabillé suggestif.
Sapho fut heureuse de retrouver son ancienne amie et c’est avec intérêt qu’elle l’interrogea sur sa vie, ses amours, ses projets.
— Tu ne vois plus Ludovic Nandel ?… Pourquoi n’est-il pas ici ?…
— Oh ! fit la pythonisse, mes liaisons, tu le sais, ne sont jamais longues. Je suis restée à peu près fidèle à Ludovic pendant un an,