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SAPHO, DOMPTEUSE

— Ici, Fatma ! ici !…

La bête eut un rugissement terrible.

— Assez ! Assez ! cria le public qui ne voulait point exposer son idole au danger des morsures.

Mais Sapho s’obstina.

— Ici, tout de suite ! ici !…

Fatma rugit encore, allongea la patte furieusement, la gueule ouverte, tout le poil hérissé.

Sapho, en agitant sa cravache, la pressa davantage, l’encourageant du geste et de la voix.

La bête gronda plus fort, montrant ses crocs aiguisés, fouettant l’air de sa longue queue.

Les autres fauves, pressés dans le fond de la cage, commençaient à renifler, à leur tour, tandis que les ours blancs balançaient lentement leur tête fine.

Sapho ne voulait point donner à ses spectateurs haletants le spectacle d’une défection, bien qu’elle sentît le danger et qu’elle vît briller singulièrement les yeux dilatés de Christian, toujours fixés sur elle.

Elle eut une moue dédaigneuse, cravacha Fatma qui tendit les griffes ; mais à ce moment