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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/96

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SAPHO, DOMPTEUSE

un faux mouvement lui fit perdre l’équilibre ; elle s’écroula à demi, se sentit perdue, car le fauve furieux qui n’est plus dominé par le regard du dompteur bondit sur sa proie.

Fatma, déjà, avait posé sur la poitrine de la femme sa lourde patte crispée, lui labourant les chairs.

De toutes parts des cris montaient, cris de femmes angoissées, cris d’hommes qui demandaient du secours. Des aides, avec des fourches, maintenaient les fauves, tandis que Sapho, saisissant son ennemie à la gorge, serrait de toute la force de ses mains blanches. Mais elle sentait que la lutte serait brève, qu’elle n’aurait pas longtemps raison de la fureur du monstre.

— Ouvrez la grille ! cria-t-elle, ouvrez la grille de Mirah !…

Aussitôt, la panthère noire bondit au secours de sa maîtresse. Folle de colère, elle se jeta sur la lionne, la mordit, la roula, la réduisit à l’impuissance, tandis qu’une barre de fer rougie, présentée par les employés, tenait en respect les autres bêtes.

Sapho se releva, couverte de sang, eut encore