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Page:La Vie Ouvrière, année 1, 5 octobre — 20 décembre 1909.djvu/13

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porte peu que l’industrie prospère, se développe, à moins que ces progrès et ce développement ne soient liés à sa fortune.

M. Millerand veut faire œuvre créatrice, marquer son passage par une série de mesures appelées à transformer les conditions économiques de la nation en rétablissant l’harmonie entre les exploiteurs et les exploités. Il est l’homme d’Etat de la paix sociale. Malgré que ses projets soient pour nous plus dangereux, il est plus vulnérable. De ses intrigues, nous pouvons nous garder, car nous sommes avertis. Nous avons vu l’homme à l’œuvre. Nous connaissons ses procédés et ses intentions. Les premiers se sont modifiés, il est vrai ; les secondes se sont précisées. N’importe ! Le créateur et la méthode sont là.

M. Millerand est, avec M. Doumer, le Chamberlain français. Il rêve d’une France régénérée, d’une industrie transformée et agrandie, d’un commerce élargi, d’un peuple assoiffé d’affaires pour porter à son maximum l’activité du pays. Pour atteindre ce but, il veut une classe ouvrière organisée dans des associations qui se donnent pour objet de relever le niveau de vie du travailleur, chose à ses yeux possible par une pénétration du travail et du capital. Comment préparer cette pénétration ? en établissant des règles de gouvernement différentes de celles en usage, en donnant confiance, et espoir, d’une part au capitaliste inquiet et d’autre part à l’ouvrier désabusé.

Que M. Millerand parvienne à donner au pays un regain d’activité industrielle et commerciale, qu’il oriente les capitaux vers-le profit industriel, qu’il développe les moyens de transport et de communications, qui les perfectionne, tant mieux ! Durant qu’il stimulera le capitaliste, nous nous efforcerons de tirer, par notre force, par nos luttes, de l’extension des affaires, une part plus grande.