Page:La Vie littéraire, II.djvu/268

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La scène se passe dans un petit rez-de-chaussée de l’avenue Marceau. Une douce obscurité baigne la chambre close.

 MADAME D’HOUBLY.— Quelle heure est-il ?
 FRYLEUSE.— Je ne sais pas… Ne t’occupe donc pas de l’heure…
 Que t’importe ?…
 MADAME D’HOUBLY, à part.— Il me tutoie déjà…
 FRYLEUSE.— Vous ne savez pas à quel point je suis heureux !
 MADAME D’HOUBLY.— Mais si… je m’en doute… Il doit être,
 extrêmement tard…
 FRYLEUSE, regardant la pendule.— À peine cinq heures et
 demie…
 MADAME D’HOUBLY, bondissant.— Miséricorde ! Alors il y a deux
 heures que nous sommes enfermés là dedans !…
 FRYLEUSE, mélancolique.— Le temps vous a donc paru bien long ?
 MADAME D’HOUBLY.— Non… mais…
 FRYLEUSE.— Si… Je le vois bien, allez ! Vous regrettez de
 m’avoir accordé… ces deux heures…
 MADAME D’HOUBLY.— Mais non… D’abord, je ne regrette jamais
 rien !… Regretter, c’est inutile !…
 FRYLEUSE.— Je vois bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas…
 MADAME D’HOUBLY.— Mais du tout !… (Un temps.) Je ne peux pas
 mettre ce bouton de bottine sans crochet !… Voulez-vous me
 donner un crochet ?…
 FRYLEUSE.— Un crochet ? Ah ! mon Dieu ! mais je n’en ai pas ! Je
 n’ai pas songé… pas prévu…
 MADAME D’HOUBLY.— Pas prévu ?… Ah bien, par