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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/56

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c’est que le Mahâbhârata, Don Quichotte, Macbeth ; on parle de Sophocle, de Shakespeare ou de Confucius. Et il y a des contes égyptiens sans titre et sans nom d’auteur qui sont fort amusants. On ne peut ajouter le Japon à la liste des pays qui ont contribué à la lecture universelle, il n’a produit à aucune époque de chef-d’œuvre qui s’impose à l’admiration du genre humain au-delà de ses frontières. Il n’a pas de poète tragique qui puisse nous faire pleurer, ni de comique qui nous fasse rire. Pas d’épopée nationale, pas de grand penseur qu’il faille étudier avec respect, pas de grand voyageur qui ait laissé aux générations futures le récit d’une aventure ou d’un pèlerinage. Il n’a rien écrit pour le reste du monde ; au point de vue littéraire, il serait indifférent qu’il n’eût jamais existé, personne n’y aurait rien perdu.

En dehors de ces livres d’une valeur mondiale — qui sont toujours exceptionnels —, de ces auteurs qui appartiennent à l’humanité tout entière, parce qu’ils la dépassent et la relèvent, chaque pays a sa littérature propre, qui n’intéresse guère en dehors des nationaux que ceux qui veulent l’étudier et le comprendre. Le Japon aussi a des livres japonais, mais il en a relativement peu et ils nous paraissent extrêmement ennuyeux. Ces livres comprennent d’abord