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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/57

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deux très anciennes cosmogonies et histoires fabuleuses, le Kojiki et le Nihongi, puis une compilation historique du xviiie siècle, des romans de cour genre Scudéry, quelques mémoires, quelques courts journaux de voyages (à l’intérieur), d’anciens drames fort courts d’une forme particulière, les No, et une quantité invraisemblable de petites poésies. Cela montre tout de suite et d’un coup d’œil qu’à aucune époque le Japonais ne s’est occupé de problèmes abstraits puisqu’il n’a été ni philosophe ni dramaturge, et qu’il a l’haleine poétique fort courte puisque son plus long poème ne dépasse pas cent vingt vers ! Voyons maintenant ce que chaque classe d’ouvrage nous apprend sur les aptitudes et l’appétit littéraire des Japonais.

Le Kojiki, le plus ancien livre existant du peuple japonais, passe pour avoir été écrit en 712 après J.-C, dès que l’introduction des caractères chinois permit d’écrire au Japon, et il est censé représenter une très longue tradition antérieure. Le Nihongi le suivit de près en 720 et fut rédigé en chinois. Ces deux livres sont en quelque sorte les livres sacrés des Japonais puisqu’ils relatent leurs origines depuis la création du monde, mais il est inexact de les comparer à la Bible puisqu’ils ne renferment aucune espèce de préceptes