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Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/120

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Il suspend à son cou un écu de Girone,
Prend son épieu fabriqué à Blandonne
Et monte sur Tencendur, son bon cheval.
Il le conquit au gué, au-dessous de Marsonne,
Lorsqu’il tua raide Malpalin de Narbonne.
Il rend la rêne, et souvent l’éperonne,
Fait un galop devant trente mille hommes,
Implore Dieu et l’Apôtre de Rome.


CCXIX

Dans toute la plaine ceux de France ont mis pied à terre ;
Ils sont plus de cent mille à s’armer ensemble.
Leurs équipements leur vont bien,
Leurs chevaux sont vifs, leurs armes belles,
Leurs gonfanons pendent jusque sur leurs heaumes.
Ils montent à cheval avec une grande habileté.
S’ils trouvent l’ennemi, ils lui livreront bataille.
Quand Charles voit leur belle contenance,
Il appela Jozeran de Provence,
Le duc Naimes, Anselme de Mayence :
Qui n’aurait confiance en de tels serviteurs ?
Désespérer avec eux serait folie.
Si les Arabes ne se repentent d’être venus,
Je compte leur faire payer cher la mort de Roland.
Naimes répond ; « Que Dieu y consente ! »


CCXX

Charles appelle Rabel et Guinemant.
Le Roi leur dit : « Seigneurs, je vous commande
De prendre la place d’Olivier et de Roland.
L’un portera l’épée et l’autre l’olifant.
Chevauchez donc en tête de l’armée,
Et prenez avec vous quinze mille Français,
Des bacheliers et des plus valeureux.
Après ceux-là, il en viendra autant
Que conduiront Gébouin et Laurent. »