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Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/121

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Le duc Naimes et le comte Jozeran
Disposent avec ordre ces deux colonnes :
S’ils rencontrent l’ennemi, il y aura une rude bataille.


CCXXI

Les premières colonnes sont composées de Français.
Après ces deux-là, on en forme une troisième ;
Les soldats de Bavière y prennent place :
On estima leur nombre à trente mille chevaliers,
Et ceux-là n’abandonneront pas la bataille.
Pas de peuple sous le ciel que Charles n’aime autant
Sauf ceux de France, les conquérants des royaumes.
C’est le comte Oger le Danois, le brave guerrier,
Qui les commandera, car c’est une fière compagnie.


CCXXII

L’Empereur Charles a déjà trois colonnes.
Le duc Naimes constitue la quatrième
Avec des barons qui ont un grand courage :
Des Allemands des marches d’Allemagne.
Ils sont vingt mille, à ce que disent les autres,
Bien équipés en chevaux et en armes.
Ils mourront plutôt que d’abandonner la bataille.
C’est Hermann, le duc de Thrace, qui les commandera :
Il préfère la mort à la lâcheté.


CCXXIII

Le duc Naimes et le comte Jozeran
Ont composé la cinquième colonne de Normands :
Ils sont vingt mille, au dire de tous les Français.
Ils ont de belles armes et des chevaux robustes et rapides.
Ils aimeront mieux mourir que se rendre ;
Pas de race qui tienne mieux sur un champ de bataille.
C’est le vieux Richard qui les mènera au combat,
Il y frappera de son épieu tranchant.