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Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/128

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La quatrième est de Picénois et de Persans
La cinquième de Soltras et d’Avares,
La sixième d’Ormalois et d’Euglès,
La septième de la gent Samuel,
La huitième de Prussiens, la neuvième d’Esclavons,
La dixième d’Occiant-la-Déserte.
C’est une race qui ne sert pas le Seigneur Dieu.
Jamais vous n’entendrez parler d’hommes plus félons.
Ils ont la peau aussi dure que le fer ;
Aussi n’ont-ils pas besoin de heaumes, ni de hauberts ;
Au combat, ils sont traîtres et acharnés.


CCXXXVII

L’Émir forme dix colonnes :
La première est composée des géants de Malprouse,
L’autre de Huns, la troisième de Hongrois,
La quatrième, des habitants de Baldise-la-Longue,
La cinquième, de ceux de Val-Prineuse,
La sixième, de ceux de Joie et de Marose,
La septième, de Leux et d’Astrimoniens,
La huitième, de gens d’Argouille, la neuvième de ceux de Clarbonne,
La dixième, des hommes barbus de Val-Fonde.
C’est une race qui n’aima jamais Dieu.
Les chroniques de France comptent trente colonnes de païens.
Elle est grande, cette armée où retentissent les clairons.
Les païens chevauchent comme des gens de cœur.


CCXXXVIII

L’Émir est un prince très puissant :
Il fait porter devant lui son dragon[1],
Et l’étendard de Tervagan et de Mahomet,
Avec une image du traître Apollon.
Dix Chananéens chevauchent autour ;
Ils crient à haute voix :

  1. C’est l’enseigne de l’Émir.