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Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/146

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Ou l’Empereur nous assemblera en champ clos
Et je lui donnerai un démenti avec le fer de mon épée. »
Le comte Ganelon se prosterne à ses pieds.


CCLXXVIII

Bavarois et Saxons sont allés au conseil,
Avec les Poitevins, les Normands, les Français ;
Il y a aussi bon nombre d’Allemands et de Thiois.
Ceux d’Auvergne sont les plus modérés,
Et sont mieux disposés pour Pinabel.
L’un dit à l’autre : « Il serait bon d’en rester là.
Laissons ce procès, et prions le Roi
Qu’il déclare cette fois-ci Ganelon absous.
Ensuite que celui-ci le serve avec foi et avec amour.
Roland est mort, jamais plus vous ne le reverrez,
L’or et les biens ne nous le rendront pas.
Bien fou celui qui voudrait combattre ! »
Pas un qui n’approuve et qui ne consente.
Sauf Thierry, le frère de Monseigneur Geoffroy.


CCLXXIX

Les barons reviennent vers Charlemagne ;
Ils disent au Roi : « Sire, nous vous prions
De proclamer absous le comte Ganelon ;
Il vous servira désormais avec foi et amour :
Laissez-le vivre, c’est un très bon gentilhomme.
Roland est mort, nous ne le re verrons plus.
Aucun trésor ne pourrait nous le rendre. »
Le Roi dit : « Vous êtes traîtres envers moi ! »


CCLXXX

Quand Charles voit que tous lui font défaut,
Il baisse la tête et son front s’assombrit :
Il se plaint d’être accablé de douleur.
Voici devant lui un chevalier : Thierry,