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Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/38

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L

Ensuite vient un païen : Climborin.
Le visage ouvert et riant, il dit à Ganelon :
« Prenez mon heaume, jamais je n’en vis de meilleur,
Une escarboucle y est sertie au-dessus du nasal.
En revanche, aidez-nous contre Roland le marquis,
Procurez-nous le moyen de le déshonorer.
— Il en sera ainsi », répond Ganelon.
Après quoi, ils se baisèrent à la bouche et au visage.


LI

Voici venir la reine Bramimonde.
« Je vous aime beaucoup, sire, dit-elle au comte,
Car mon seigneur et ses hommes vous prisent grandement.
J’enverrai deux colliers à votre femme,
Ce ne sont qu’or, améthystes, grenats !
Ils valent mieux que les trésors de Rome.
Votre Empereur n’en vit jamais d’aussi beaux ! »
Il prend les colliers, et les place dans sa botte.


LII

Le Roi appelle Mauduit, son trésorier.
« As-tu préparé les présents pour Charles ? »
Et celui-ci de répondre : « Oui, Sire, ils sont prêts :
Sept cents chameaux chargés d’or et d’argent,
Et vingt otages, des plus nobles qui soient sous le ciel. »


LIII

Marsile tient Ganelon par l’épaule
Et lui dit : « Tu es très vaillant et très sage,
Mais, au nom de cette loi que tu tiens pour meilleure que la nôtre.
Garde-toi de changer de dispositions envers nous,
Je te veux donner de mes trésors à foison :