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Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/40

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Avec, au côté, l’épée au pommeau d’or niellé.
Qui se sont embarqués sur la mer avec le Kalife.
Ils quittaient le pays à cause de la foi chrétienne
Qu’ils ne veulent ni recevoir, ni garder.
Mais, avant qu’ils eussent cinglé quatre lieues,
La tempête et le vent les assaillirent.
Tous furent noyés, jamais vous ne les reverrez.
Si le Kalife eût été vivant, je vous l’eusse amené.
Quant au roi païen, Sire, tenez pour certain
Que vous le verrez ce premier mois passé.
Qu’il vous suivra au royaume de France
Et recevra la loi chrétienne.
Mains jointes, il y deviendra votre vassal,
Et tiendra de vous le royaume d’Espagne.
— Grâces en soient rendues à Dieu, dit le Roi,
Vous avez bien agi, et vous en aurez grand profit. »
Parmi l’armée, on fait sonner mille clairons.
Les Francs lèvent le camp, chargent les bêtes de somme,
Et tous s’acheminent vers France la douce.