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Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/54

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ORGUEIL DE ROLAND

LXXXV

Olivier dit : « Ces païens sont bien forts,
Et nos Français sont bien peu, ce me semble.
Ami Roland, sonnez de votre cor ;
Charles, en l’entendant, fera revenir son armée. »
Roland répond : « J’agirais comme un fou
Et je perdrais ma gloire en douce France.
Je vais frapper de grands coups de Durandal,
Le fer en sera sanglant jusqu’à l’or de la garde.
Félons païens sont malvenus dans ces défilés,
Je vous assure qu’ils sont tous condamnés à mort. »


LXXXVI

« Ami Roland, sonnez votre olifant ;
Charles, en l’entendant, fera revenir son armée ;
Le Roi, avec ses barons, viendra nous secourir. »
Roland répond : « À Dieu ne plaise
Que mes parents soient blâmés à cause de moi
Ni que France la douce soit déshonorée !
Non ! mais je frapperai à grands coups de Durandal,
Ma bonne épée, que j’ai ceinte au côté.
Vous en verrez tout le fer ensanglanté.
Pour leur malheur les païens se sont rassemblés.
Je vous assure qu’ils sont tous condamnés à mort. »