Aller au contenu

Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le duc Samson va frapper l’Aumaçour,
Il lui brise son écu ciselé et peint à fleurs,
Son bon haubert ne lui est pas sérieuse garantie.
Samson lui tranche le cœur, le foie, et le poumon,
Si bien qu’il l’abat mort (qu’on s’en afflige ou non).
« Ce coup est d’un baron ! » dit l’archevêque.


CI

Et Anséis laisse aller son cheval.
Il va frapper Turgis de Turtelose,
Il lui brise l’écu au-dessus de la boucle dorée.
Il lui rompt la doublure de son haubert.
Il lui met au corps le fer de son bon épieu
Et pousse si rudement que le fer passe de l’autre côté.
À pleine lance, il le renverse mort sur la plaine.
« Voilà un coup de brave ! » dit Roland.


CII

Et Engelier, le Gascon de Bordeaux,
Pique son cheval et lui lâche les rênes.
Il va frapper Escremis de Valtierra.
Il lui brise et lui écartèle l’écu qu’il portait au cou.
Il lui rompt la ventaille du haubert.
Le frappe à la poitrine entre les deux épaules.
Et, à pleine lance, l’abat mort de sa selle.
Après il lui dit : « Vous serez tous perdus ! »


CIII

Et Othon frappe un païen, Estorgant,
Sur le cuir de l’écu qui le couvre en avant.
Il en enlève les couleurs blanches et vermeilles.
Il lui a rompu les pans de son haubert,