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Page:La chanson de Roland - traduction 1911.djvu/63

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Lui met au milieu du corps son bon épieu tranchant,
Et l’abat mort de son cheval courant.
Il lui dit ensuite : « Personne ne vous sauvera de la mort. »


CIV

Et Bérenger, lui, frappe Estramarin,
Lui brise l’écu, lui fracasse son haubert.
Lui met au milieu du corps son fort épieu
Et l’abat mort entre mille Sarrasins.
Des douze Pairs païens, en voici dix de tués ;
Il n’en reste pas plus de deux de vivants :
L’un est Chernuble et l’autre Margaris.


CV

Margaris est très vaillant chevalier ;
Il est beau, fort, et rapide, et léger.
Il pique son cheval et va frapper Olivier.
Il lui brise l’écu sous la boucle d’or pur
Et lui dirige son épieu le long des flancs.
Dieu empêche que le corps ne soit touché.
La lance effleure la chair sans en enlever.
Margaris s’en va plus loin sans encombre,
Sonnant du cor pour rallier les siens.


CVI

La bataille est merveilleuse et confuse.
Le comte Roland s’expose sans compter
Et frappe de la lance tant que le bois lui dure.
Mais quinze coups l’ont brisée et perdue.
Il tire Durandal, sa bonne épée nue,
Éperonne son cheval et va frapper Chernuble.
Il lui brise son heaume là où luisent les escarboucles,
Coupe la coiffe et la chevelure.
Lui tranche les yeux et le visage,