Le franc archer à la guerre s’en va,
Testamenta comme un chrétien doit faire,
Il a laissé sa femme à son vicaire,
Et au curé les clefs de sa maison ;
Viragon, vignette sur vignon.
Le franc archer belles armes avait,
L’épée était d’une broche tortue,
Sa dague était d’une cuiller rompue,
D’un pot cassé faisait son morion ;
Viragon, vignette sur vignon.
Le franc archer un fort bel arc avait,
De bois pourri, la corde renouée,
Sa flèche était de papier empennée,
Le bout brûlé servait de vireton ;
Viragon, vignette sur vignon.
Le franc archer un beau chapeau avait,
De bourre était bien filée et déliée,
Sa chemise sur l’épaule nouée :
Toujours le vent lui souffle au croupion ;
Viragon, vignette sur vignon.
Le franc archer un corselet avait
De beau fer-blanc, les brassards faits de corne,
Ainsi armé se regarde et retorne :
Sangri, dit-il, me voilà beau garçon ;
Viragon, vignette sur vignon.
Le franc archer belles bottes avait,
De paille étaient, de vert osier liées,
Chausses avait de drapeau dessirées,