Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/65

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Ô QUE JE SUIS COURROUCÉE


Ô que je suis courroucée,
Ô que j’endure d’émoi,
Mon ami m’a délaissée
Ne faisant compte de moi :
          Malheureuse
          L’amoureuse
Qui se fie à ces garçons,
          Qui allèchent
          Et ne cherchent
Qu’à nous payer de chansons.
Car ils sont tous décevants,
Leur amour ne poursuivant.

Il s’écarte en Italie,
Jamais je ne le verrai,
Jamais que mélancolie
De son départ je n’aurai :
          Car la dame
          Trop s’enflamme
À cette première amour,
          Et la perte
          Recouverte
Ne peut onc être du jour
Qu’elle perd son amoureux
Par un dédain rigoureux.

Mais il faut que je confesse
Avoir failli grandement,
De lui user de rudesse
Sans prendre égard au tourment
          Qui consomme
          Le jeune homme