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Page:La coutume d'Andorre.djvu/200

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gereuses : ce serait folie que d’accorder des concessions à long terme, surtout des concessions de durée indéfinie, comme on en a sollicité. La génération actuelle ne doit pas engager l’avenir et l’empêcher d’accorder aux pauvres Vallées andorranes la revanche qu’il leur ménage peut-être et qui leur est bien due.

Dieu veuille, du moins, que le progrès et la richesse ne leur enlèvent pas le respect de la vieille coutume et leur attrayante originalité !

Appendice : les mesures et les monnaies. — Les mesures de longueur usitées en Andorre sont la canne, le pas et le pan.

La confrérie des tisserands des Escaldes garde les étalons des mesures andorranes, lesquels répondent à la demi-canne ordinaire et à la canne des tisserands.

La demi-canne ordinaire ou pas se décompose en quatre pans et elle a 0 m. 787 de long : la canne est donc de 1 m. 574 et le pan, de 0 m. 197.

L’autre canne servait pour la largeur des tissus : l’étalon a 1 m. 048, et le pan, 0 m. 262.

Pour les servitudes urbaines et rurales, on emploie la canne de Barcelone, laquelle compte 12 pans destres de 0 m. 235 et mesure 2 m. 82[1].

L’unité de mesure pour les surfaces agraires est le caballon. Le caballon est proprement la meule de blé formée pour le prélèvement de la dîme et composée de dix-sept gerbes, sur lesquelles le décimateur en prend deux. Ce terme désigne aussi par extension une surface de terre dont la production est environ dix-sept gerbes. Il est rare cependant que le caballon de terre donne un caballon de blé. En 1892, un individu qui avait acquis un champ contenant douze caballons, « de cabuda dotze caballons », intenta un

  1. J’ai mesuré le pan sur l’étalon du moyen âge conservé à l’Hôtel de Ville de Barcelone. — Il a paru au moins deux éditions des ordonnances de Sanctacilia, à Barcelone vers 1817 et à Gérone en 1841, qui donnent un dessin du pan. Sur la composition de la canne, voy. Pella y Forgas, Relaciones y servidumbres entre las fincas, p. 139 ; Brocá et Amell, Instituciones del derecho civil catalan, 2e édition, t. II, p. 13 ; Vives, Traduccion de los Usages, t. IV, p. 172, note 39 ; Elias, Derecho civil vigente en Cataluña, 3e édition, §§ 1822, 1825, 1830.