Page:La grève des charbonniers d'Anzin, 1866.djvu/18

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Après cet interrogatoire, M. le procureur impérial Armand prend la parole :

« Messieurs, dit-il, je n’ai besoin de rappeler à personne les vives et constantes préoccupations de l’Empereur pour le sort de l’ouvrier, tout ce qu’il a voulu et fait pour lui procurer des demeures saines, la création de la Société du Prince impérial, les enquêtes sur la situation des ouvriers agricoles, et à côté de ses efforts perpétuels pour augmenter son bien-être physique dans le présent, pour lui procurer des garanties d’avenir, ce qu’il a fait et ce qu’il veut faire encore, par l’instruction de plus en plus répandue, pour son amélioration intellectuelle.

« Mais qu’étaient, sans la liberté, tous ces biens pour l’Empereur, qui est l’homme le plus libéral et le plus vraiment libéral de son siècle ? La loi du 25 mai 1864 sur la liberté de la coalition est l’expression de sa pensée personnelle ; c’est la manifestation d’une idée de justice profondément réfléchie, c’est le résultat d’un esprit de modération et de bienveillance pour l’ouvrier, venu d’en haut, et dont vous trouverez la preuve jusque dans les documents particuliers de cette affaire. »

Il se tourne ensuite vers les ouvriers.

« Non ! leur dit-il, vous n’avez pas d’ennemi parmi nous. L’Empereur est votre ami. Comptez sur lui, et comme je parle en son nom, avant que j’aie à requérir contre quelques-uns, je veux vous éclairer tous.

« L’ancien article 414 du Code pénal constituait une