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Page:La grève des charbonniers d'Anzin, 1866.djvu/19

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législation exorbitante et antilibérale. L’un de vous, sans doute, si les conditions du travail ne lui plaisaient pas, pouvait dire à la Compagnie : Je m’en vais. Mais Si 2, 3, 10, 100, 1,000 ouvriers se concertaient pour tenir ce langage et agir en conséquence, le fait innocent pour un seul devenait coupable par suite du seul fait de ce concert. C’était le délit de coalition, délit factice, né de la réunion d’actes isolément innocents.

« C’est cette disposition exorbitante que l’Empereur a fait effacer de nos Codes par la loi nouvelle, qui n’est plus, comme l’ancienne, une sorte de privilége pour quelques-uns, mais un bienfait pour tout le monde.

« Vous n’êtes plus traités en machines n’ayant pas la disposition d’elles-mêmes ; vous êtes des hommes : vous pouvez, vous devez agir en hommes.

« Concertez-vous, vous le pouvez ; examinez, discutez, débattez les conditions de votre salaire, c’est aujourd’hui votre droit, mais faites-le d’une façon calme, paisible, réfléchie. Pas de violence ! pas de voie de fait, pas de menace ! Votre droit finit où commence votre devoir envers l’ordre, envers vos égaux et autres.

« Est-ce à dire, comme certains l’ont soutenu, que quand quelques-uns seront punis pour avoir employé la menace, la voie de fait, ils seront frappés pour s’être coalisés ? Non ! non ! Ils seront atteints par la loi pour avoir déshonoré la coalition.

« Quand vous serez dans le doute sur la portée de votre droit, venez nous demander des conseils. Nous aimerons toujours mieux prévenir des excès qu’avoir à les répri-