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Page:La grève des charbonniers d'Anzin, 1866.djvu/29

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le public deviennent ici d’autant plus étroites, que c’est dans l’intérêt général plutôt que dans l’intérêt de ses détenteurs que cette puissance a été primitivement constituée par la loi.

« La Compagnie d’Anzin, qui, plus que toute autre, a tant de devoirs à remplir envers une population qui est véritablement sa sujette, envers une industrie qui est presque sa subordonnée, les a-t-elle toujours et complétement accomplis ?

« Personne ne nie que quand, vers 1717, elle obtint ses premières concessions, temporaires sous la législation d’alors, plus prévoyante peut-être dans l’intérêt public que celle qui nous régit aujourd’hui, elle rendit de véritables services au pays en amenant une diminution du prix du charbon et en améliorant le sort de l’ouvrier ; des souvenirs de bienfaisance, toujours présents dans la mémoire populaire, se rattacheront longtemps au nom de Des Androuins, l’un de ses fondateurs.

« Mais depuis que, par suite de certaines combinaisons rendues possibles par les événements de 1793, une grande partie des premiers propriétaires eurent fait place à des propriétaires nouveaux, les choses ont bien changé.

« L’exploitation avait été interrompue à l’époque où Valenciennes sauva la France en tenant, pendant trois mois, tête aux armées coalisées ; dès les premiers temps de la reprise, le dividende de chaque année fut presque égal au capital exposé, et cependant, à partir de là, la