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Page:La grève des charbonniers d'Anzin, 1866.djvu/30

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Compagnie d’Anzin, grâce aux appuis gouvernementaux qu’elle s’est pendant longtemps ménagés, poursuivit persévéramment un double système de maintien de ses ouvriers dans une situation toujours au-dessous de celle des ouvriers des autres industries, et d’aggravation des charges pesant sur les consommateurs et les manufacturiers de notre contrée, à laquelle le plus grand nombre de ses intéressés étaient devenus pour ainsi dire étrangers, et qui fut constamment moins bien traitée par elle que les régions plus éloignées.

« La première manifestation de ce système fut, en l’an IX, l’obtention d’une différence sur le fret et sur le tarif des canaux qui, bien que la Belgique fit alors partie de la France, mettait le bassin de Jemmapes dans la presque impossibilité de soutenir la concurrence avec elle.

« L’Empereur, en 1813, se fit expliquer les conséquences de l’arrêté de l’an IX et le révoqua.

« Mais vint la Restauration, et avec elle l’établissement d’un droit d’entrée de 0 fr. 11 sur le charbon belge, droit porté plus tard à 0 fr. 33 et maintenu à ce taux, même quand les importations par la Meuse et la Moselle n’étaient plus frappées que de 0 fr. 11 par quintal métrique.

« Il n’y aurait eu, peut-être, rien à dire, au point de vue moral, si la Compagnie d’Anzin, en même temps qu’elle faisait frapper le consommateur, au nom des devoirs imposés à l’industrie nationale envers les travailleurs attachés à ses exploitations, avait consacré ces excédants de