Page:La libre revue littéraire et artistique, 1883.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ont atteint les rentes françaises. Seules, les valeurs orientales subissent une forte dépréciation, sur les bruits qui circulent touchant les événements de Bulgarie.

Le marché des institutions de crédit suit l’entraînement général, les alternatives de baisse et de hausse sont cependant moins accentuées.

La Banque de France subit le contre-coup de l’incertitude au sujet de la distribution du prochain dividende ; une réduction assez sensible est à prévoir par suite de la diminution des recettes.

La Banque de Paris et des Pays-Bas se retrouve au même point que nous l’avons laissée il y a quinze jours. La question des chemins de fer italiens est toujours en suspens.

Les actions du Crédit Foncier sont vivement recherchées au comptant et à terme. Le bilan mensuel qui vient d’être publié constate que les bénéfices réalisés pendant les onze premiers mois de l’année s’élèvent à 20 008 102 fr. L’augmentation pendantle mois de novembre a été de 1 965 000 fr.

On peut affirmer dès maintenant que le mois de décembre sera encore plus productif que le précédent ; d’où il résulte que le total des bénéfices de l’année dépassera 22 millions. Les frais généraux étant évalués à 3 400 000 de francs, il restera 18 600 000 fr. à distribuer aux actionnaires, soit 60 fr. par actions.

Le conseil d’administration en fixant à 30 fr. l’acompte de janvier n’a pas entendu arrêter le chiffre du dividende, mais il est probable qu’il s’est basé sur les données du bilan qui font ressortir, comme on vient de le voir, un dividende total de 60 fr., et, pour se conformer à un ancien usage, il a décidé la distribution de la moitié de cette somme au mois de janvier. Nous n’insisterons pas sur ces chiffres.

Le Crédit Foncier, subissant, comme toutes les valeurs, la faiblesse du marché, a été, dans ces derniers temps, l’objet d’une certaine dépréciation. Les actionnaires, qui examinent avec attention la situation de la Société, n’éprouvent aucune inquiétude de ces fluctuations ; ils gardent les titres en portefeuille, sûrs qu’ils les verront bientôt à des cours plus en rapport avec leur valeur réelle.

La Compagnie foncière de France se traite aux environs de 440. Un second acompte de 5 fr. sera mis en paiement à partir du 1er janvier ; le premier acompte distribué en juillet avait été de 6 fr. Le solde de juillet sera au moins égal aux acomptes ci-dessus, ce qui portera le dividende de l’exercice à 16 ou 17 francs.

La Générale, le Comptoir d’escompte, le Crédit lyonnais, le Crédit industriel, après quelques oscillations, se retrouvent à des cours peu éloignés de ce qu’ils étaient il y a quinze jours.

Tandis que le Gaz croît dans des proportions assez sensibles, la Compagnie ne semblant pas mettre en doute l’issue favorable de son procès avec la Ville.

Le Suez se livre à de brusques soubresauts que les missives de M. de Lesseps n’arrivent pas toujours à maîtriser. Il est hors de doute que M. de Lesseps cherchera à concilier les intérêts de ses actionnaires et celui des armateurs anglais.

Le marché des chemins de fer français a été peu animé et n’a donné lieu qu’à des variations à peine sensibles ; les résolutions des assemblées générales n’étant pas encore toutes connues.

Les chemins étrangers sont délaissés et ne donnent lieu qu’à des transactions excessivement restreintes.

Le reste est calme.

S.
Le Gérant : CH. NOBLET.

10364. — IMPRIMERIE CHARLES NOBLET, RUE CUJAS, 13, PARIS.