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cette première manière, cette toilette simple. — malgré son incontestable infériorité.

La composition générale tâtonne. Plan, exécution, moyens, ne témoignent d’aucune originalité, et, des procédés des Sand, des Soulié et des Sue, descendent brusquement jusqu’à ceux tout à fait bas des Ducray-Duminil, Pigault-Lebrun, Ducange, Kock ou Ricard.

Quoi qu’il en soit, une lueur traverse toujours « les bêtises » des forts.

La regrettée madame Hugo étala jadis, en les reniant, celles de son mari.

Les bégaiements de celui qui, dans la mémoire des hommes, vivra presque de pair avec Olympio pouvaient être à leur tour saisis et partiellement accueillis.

Telle a, du moins, été notre opinion.

Anatole CERFBERR

SONNET

Rions : le rire est sain. Rions, à toute trêve
De nos soucis, de nos remords, de nos douleurs.
L’air vibre assez de cris, de plaintes et de pleurs ;
Assez de flots sanglants battent l’humaine grève.

Rions, dès que le ciel entr’ouvre à notre rêve
Un peu d’azur, ce ciel aux sinistres pâleurs
Où, comme des vautours, planent tous les malheurs,
Où maint grondant nuage en épouvantes crève.

Rions, l’instant est court, au soleil dévoilé,
À la fleur éclose, à l’oiselet envolé
Du nid, au vin qui mousse, à l’amour qui s’éveille.

Rions, rions, passants du terrestre chemin,
Entre la souvenance amère de la veille
Et le pressentiment morne du lendemain.

Maurice Jouannin.