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Ce volume, admirablement imprimé par Lahure, est dédié à Edmond Picard, le démocrate bruxellois, l’auteur du Paradoxe sur l’Avocat et de l’Amiral. Il est illustré de dessins, les uns, joviaux, signés V. A. Poirson ; les autres, d’une intensité angoisseuse, signés Willette. Sur la première page, M. Firmin Bouisset nous montre Cladel, assis, la cigarette aux doigts, au milieu des fleurs, des poules, des chiens et des chats de son jardin de Sèvres. (Paris, Delille et Vigneron, 15, boulevard Malesherbes.)

En 1883, Émile Verhaeren, un écrivain d’une nature superbement matérielle, chantait les Flamandes, avec une radieuse brutalité, en un style tout incendié de rougeoiements. Il publie aujourd’hui, chez l’éditeur J. Finck (Bruxelles, 1, passage de la Monnaie), trois contes fantastiques : les Contes de Minuit. Trop solides, trop riches en minium pour donner la fuyante et blafarde sensation du surnaturel, ces contes, illustrés d’un dessin très impérieusement évocateur de Théo Van Rysselberghe, sont pourtant un régal de haut goût.

Voici enfin un ouvrage sur l’hygiène et la cosmétique, qui n’est ni une réclame de marchand d’onguent ni un marivaudage de journal de modes.

Bellement imprimé, orné de fleurons et de culs-de-lampe, écrit dans une langue médullaire, le Livre de la Toilette, du docteur Émile Transer, est plein de renseignements inédits.

Le chapitre XII (les Parfums et les Odeurs) contient de fort intéressants aperçus sur les propriétés énervantes et érotiques des odeurs « fines et un peu fades », l’eau de Mousseline, l’ambre, la tubéreuse, le jasmin, le lis, — et sur les propriétés stimulantes de la lavande, du romarin, du thym, de la verveine. (Bruxelles, Ch. Delacre, Montagne de la Cour, 80.)

Dans les Jeunes-France, Théophile Gautier, stratège et tacticien, expose comment telle de ses héroïnes fut emportée d’assaut, — forts, demi-lunes, bastions, — selon le procédé romantique. Léo Trézenik, le rédacteur de Lutèce, vient de se faire le théoricien de la méthode moderniste, dans une plaquette écrite d’un style alerte, gouailleur, maigre et nerveux : l’Art de se faire aimer, conseils aux fats. (Paris, 1884. L. Vanier, éditeur.)

Histoire d’un chant populaire bourguignon. Cette brochurette, — due au bibliophile Fertiault, le traducteur des Noëls bourguignons de La Monnoye, l’auteur des Amoureux du Livre, — est le récit d’une piquante supercherie littéraire.

Viennent de paraître :

Les Régicides, roman du temps de Charles IX, par le vicomte Oscar de Poli (Paris, 1881. Blériot et Gautier, édit., 2 v.) ;

Chansons à dire, turlutaines vieillottes de M. Gustave Nadaud (Paris, 1884. Tresse, éditeur).

La Belle Limonadière, aventures policières, assassinats, filages, cours d’assises, et autres vidocqueries, par M. Paul Mahalin, — oh oui, Mahalin ! (Paris, 1884. Tresse, éditeur.)

F.-F.