houppe là là là !… et bientôt l’on n’entendit plus que les froissements des feuilles le long des vergelles et les chants des alouettes en l’air.
En bas sous les mûriers, les chèvres bondissaient, se régalant des feuilles tombées.
Perlette en entendant chanter, dans l’azur les filles du soleil, se mit aussi à chanter, mais à demi voix, les doux et lents bucolismes de ses montagnes. Métalli l’écoutait avec ravissement, s’arrêtant pour l’écouter.
Quand elle eut fini :
— Vous chantez comme une calandre, lui dit-il.
— Vous, comment ? lui demanda-t-elle en écartant les branches avec gentillesse.
— Comment ?… écoutez !
Et aussitôt, de cette voix rustiquement lente, commune à tous les paysans, il entonna :
Quand Perlette se lève,
Trois heures devant jour,
Réveillez-vous, réveillez-vous,
Gentille bergerette,
Dormirez-vous toujours
Perlette en entendant ce premier distique et le refrain de sa chanson, sourit à Métalli avec une grâce adorable.
Il n’en reprit que plus fort :
N’en prend sa colougnette
Avec son petit tour
Et à la fin de chaque distique le père Louis, Perlette et Bôte reprenaient tous en chœur.
Encouragé par les doux regards de Perlette, animé par le refrain, il chanta ainsi toute cette vieille mélodie des mûriers, vrai chef-d’œuvre de rustique poésie qui dut être composée, sur ces arbres mêmes, par quelque Pierre Dupont du bon vieux temps.
Quelle riante matinée ! quel beau jour d’automne ce fut pour ces deux cœurs qui étaient en leur printemps !
Métalli, enivré du bonheur d’aimer et n’écoutant que l’élan du moment, envoya en finissant, un baiser à Perlette.
Tout naïvement, et sans tarder, la gente fille le lui rendit au travers des branches.
Et Métalli en fut si doucement ému qu’il pensa choir du haut de son échelle.
— Qu’elle est jolie ! se disait-il…
De vrai elle l’était, mais l’amour la lui faisait paraître plus belle.
Elle avait quitté son chapeau qui l’embarrassait, puis son bonnet de fin linge que les vergelles eussent déchiré. En cheveux elle n’était que
