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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/327

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Il faut être bien menteur ou plutôt bien innocent pour fabriquer ou répéter de tels mensonges ; car la troupe royale comme les volontaires ainsi que les insurgés savent qu’aussitôt que le Dr. Chénier eut laissé l’église, ce fut non pour combattre mais pour se sauver et s’aller cacher, dans le cimetière où il fut immédiatement tué par un seul coup de feu.

J’ai vu, et plusieurs fois, le corps du Dr. Chénier lors- qu’il était exposé sur le comptoir de l’hôtel Addison, et je corrobore absolument tout ce qui a été dit dans la déclaration donnée le 27 de décembre dernier (1879) par mon compagnon d’armes, M, Basile Sauvé dit Laplante, par laquelle il réfute ce que le notoire Félix Payriard dit Bourguignon a malicieusement ou innocemment rapporté ou inventé, à propos de la mutilation des dépouilles du Dr. Chénier.

Comme sentinelle auprès des restes du Dr. Chénier qui étaient décemment exposés, je n’ai aucune hésitation à dire que personne n’a pensé à les insulter ou à les faire insulter. D’ailleurs, personne d’entre nous n’eût voulu tolérer une telle infamie ou profanation.

J’ajouterai et sans vouloir me décerner des louanges que comme sentinelle et aide dans l’hôtel Addison, hôtel qui était converti en infirmerie ou hôpital, j’ai rendu de grands services aux insurgés blessés, en allégeant autant que possible leurs blessures et leurs souffrances.

J’affirme aussi que les insurgés qui furent faits prison- niers le furent presque tous le jour même de la bataille, et qu’ils passèrent dans le village avant que le corps du