Aller au contenu

Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 308 —

Ainsi s’est écoulée la vie de ce grand apôtre qui sut toujours se faire bénir et chérir par sa charité, par ses largesses et ses vertus évangéliques.

Je ne puis mieux terminer cette biographie ou le récit incomplet de la vie glorieuse et exemplaire de M. Paquin qu’en reproduisant l’éloge que lui fit un poète canadien résidant au village de St. Eustache, M. Pierre Laviolette, co-seigneur des Mille-Iles :

Tu meurs toi, le pasteur d’un immense troupeau,

Par tes soins vigilants si florissant, si beau 1

Tu meurs C’est au milieu de ta noble carrière

Que l’inflexible mort vient fermer ta paupière ! Si l’automne à ta tombe a refusé des fleurs. Entends reçois du moins nos soupirs et nos pleurs.

N’était-ce pas assez que naguères la foudre

Vînt briser ta houlette, hélas I réduire en poudre Ce bercail, tant de fois embelli de tes mains ? Devais-tu donc fléchir aux rigueurs des destins ?

Déjà, grâce à tes soins, à ton ardent courage,

De Mars on recherchait le foudroyant passage. L’étranger s’étonnait de voir que tes travaux Eussent, si tôt, vaincu le sort et le cahos.

Il te restait, sans doute, encore beaucoup à faire,

Mais tu te promettais au bout de ta carrière

Que la justice, un jour, la main lasse du temps Couronnerait, enfin, tes labeurs incessants.

Hélas ! vœux superflus 1 espérance éphémère !

Si le ciel fut d’airain, ingrate fut la terre.

Console-toi, du moins : le digne monument De ton zèle pieux, de ton saint dévouement,

A l’ombre des autels, loin des regards profanes.

S’ouvrit pour recevoir tes pacifiques mânes. Mais dans ce moment, inachevé, si beau. Que de pleurs épanchés, hélas ! sur ton tombeau.