Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
1102
[ps. vii.]
LES PSAUMES.


2. Seigneur, ne me reprenez pas dans votre fureur, et ne me châtiez pas dans votre colère.[1]

3. Ayez pitié de moi, Seigneur, parce que je suis infirme ; guérissez-moi, Seigneur, parce que mes os sont ébranlés.

4. Et mon âme est troublée à l’excès ; mais vous, Seigneur, jusqu’à quand ?…[2]

5. Revenez, Seigneur, et délivrez mon âme ; sauvez-moi à cause de votre miséricorde.[3]

6. Parce que nul dans la mort ne se souvient de vous : et dans l’enfer qui vous glorifiera ?[4]

7. Je me suis fatigué dans mon gémissement ; je laverai chaque nuit mon lit de mes pleurs ; j’arroserai ma couche de mes larmes.

8. Mon œil a été troublé par l’indignation ; j’ai vieilli au milieu de tous mes ennemis.

9. Retirez-vous de moi, vous tous qui opérez l’iniquité ; parce que le Seigneur a exaucé la voix de mon pleur.[5][6]

10. Le Seigneur a exaucé ma supplication, le Seigneur a accueilli ma prière.

11. Qu’ils rougissent et qu’ils soient remplis de trouble, tous mes ennemis ; qu’ils s’en retournent très promptement et qu’ils rougissent.

PSAUME 7.


David, persécuté par Saul, invoque le secours du Seigneur. Il le prend à témoin de son innocence, et il prédit que le mal que son ennemi veut lui faire retombera sur lui.

1. Psaume de David qu’il chanta au Seigneur, à cause des paroles de Chus, fils de Jémini.[7]

    cordes. Scheminith, à l’octave, avec des voix de basse. Pour l’explication de tous ces termes techniques, voir la note 20 à la fin du volume (appendices). ― Le sujet du psaume 6 est une prière à Dieu pour désarmer sa colère. C’est le premier des sept Psaumes pénitentiaux. On ne peut rien imaginer de plus tendre, de plus touchant et de plus profondément triste. Il faut cependant remarquer que, quoiqu’il puisse très bien être mis dans la bouche d’un pécheur repentant, il n’a pas été composé par un pécheur, mais par un infortuné, sous le poids de l’oppression. Il ne renferme aucune allusion à des péchés commis.

  1. Ps. 6,2-4 : * Appel de David à la miséricorde de Dieu pour qu’il ne le châtie pas dans sa colère, car il tremble devant lui.
  2. Ps. 6,4 : Jusqu’à quand serez-vous en colère, ou me laisserez-vous dans mon triste état ?
  3. Ps. 6,5-8 : * Motifs pour lesquels Dieu doit secourir David.
  4. Ps. 6,6 : Nul dans la mort, etc. Les morts dans un silence absolu et dans l’enfer ne profèrent que des paroles de désespoir et de blasphème. C’est à tort que quelques interprètes catholiques traduisent le mot infernus ou enfer de la Vulgate par tombeau, le mot hébreu correspondant scheôl n’a nullement cette signification ; les hébraïsants même rationalistes en conviennent. Il y a d’ailleurs un autre mot en hébreu pour signifier tombeau, sépulcre.
  5. Ps. 6,9 : Voir Matthieu, 7, 23 ; 25, 41 ; Luc, 13, 27.
  6. Ps. 6,9-11 : * Chant de triomphe : Dieu a exaucé le Psalmiste ; il le fait triompher de tous ses ennemis.
  7. Ps. 7,1 : Voir 2 Rois, Chap. 16 et 17. ― * Le texte hébreu porte : « Schiggayôn (terme inconnu, qui semble correspondre à peu près à dithyrambe et désigner un poème dans lequel le poète, entraîné par son enthousiasme, met peu de liaison dans ses idées et point d’uniformité dans son rythme, cantio erratica, comme on l’a appelé), de David, qu’il chanta au Seigneur à cause des paroles de Chusi le Benjamite. » Chusi est le même nom qu’Éthiopien. Le personnage de la tribu de Benjamin qu’il désigne ici est inconnu : ce n’est pas Séméi ; ce devait être un des zélés parti-