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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1147

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[ps. xvii.]
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LES PSAUMES.

Et de son temple saint il a exaucé ma voix ; et mon cri poussé en sa présence est parvenu à ses oreilles.

8. La terre s’est émue et a tremblé ; les fondements des montagnes ont été bouleversés et ébranlés, parce qu’il s’est irrité contre eux.[1]

9. La fumée a monté dans sa colère, et un feu ardent a jailli de sa face ; des charbons en ont été embrasés.

10. Il a incliné les cieux, et il est descendu ; et un nuage obscur est sous ses pieds.[2]

11. Et il est monté sur des chérubins et il s’est envolé ; il s’est envolé sur les ailes des vents.

12. Et il a fait des ténèbres son lieu de retraite ; autour de lui est sa tente, une eau ténébreuse est dans les nuées de l’air.[3]

13. À l’éclat qui jaillit de sa présence, les nuées se sont dissipées ; il en est sorti de la grêle et des charbons de feu.[4]

14. Et le Seigneur a tonné du ciel, et le Très-Haut a fait entendre sa voix ; il est tombé de la grêle et des charbons de feu.[5]

15. Et il a lancé ses flèches, et il les a dissipés ; il a multiplié ses éclairs, et il les a troublés.[6]

16. Alors ont paru les sources des eaux, et les fondements du globe de la terre ont été mis à nu, À votre menace. Seigneur, au souffle du vent de votre colère.

17. Il a envoyé d’en haut,[7] et il m’a pris, et il m’a retiré d’un gouffre d’eaux.[8]

18. Il m’a arraché à mes ennemis très puissants, et à ceux qui me haïssaient, parce qu’ils étaient devenus plus forts que moi.

19. Ils m’ont prévenu au jour de mon affliction, et le Seigneur s’est fait mon protecteur.
  1. Ps. 17,8-16 : * Tableau de la puissance de Dieu descendant pour secourir David.
  2. Ps. 17,10 : * Il a incliné les cieux et il est descendu. « Le poète trace en trois mots la plus imposante image que jamais l’imagination ait conçue. » (La Harpe.)
  3. Ps. 17,12 : Autour de lui est sa tente. D’autres considèrent que l’expression sa tente (tabernaculum ejus), comme un second complément de il a fait (posuit) en le supposant à l’accusatif ; mais le nominatif suivant tenebrosa aqua nous a paru décisif en faveur de notre traduction. Il faut pourtant reconnaître que le texte hébreu semble favoriser l’autre construction.
  4. Ps. 17,13 : Il en est sorti. Ces mots ou autres semblables sont absolument nécessaires pour rendre intelligible la pensée de l’écrivain sacré ; car sans cela, dans les trois textes hébreu, grec et latin, les mots de la grêle et des charbons de feu ne sauraient être grammaticalement que des sujets du verbe précédent se sont dissipées (transierunt).
  5. Ps. 17,14 : Il est tombé. Ce mots, que nous avons ajoutés au texte, donnant lieu à une observation tout à fait semblable à celle que nous avons faite dans la note précédente, on peut consulter cette note. Nous ajouterons seulement que les mots grêle et charbons de feu ne se lisent ni dans le texte grec, ni dans saint Augustin, ni dans les Pères grecs, ni dans les anciens Psautiers latins, mais qu’ils se trouvent dans l’hébreu.
  6. Ps. 17,15 : Les ; c’est-à-dire mes ennemis.
  7. Ps. 17,17 : Il a envoyé d’en haut (Misit de summo). On suppose généralement que le complément sous-entendu de ce verbe est sa main (manum suam). L’expression et il m’a pris (accepit me), qui suit immédiatement, favorise cette interprétation, outre que la locution envoyer, lancer, et si l’on veut, étendre la main, sa main est très usitée parmi les écrivains sacrés.
  8. Ps. 17,17-20 : * Tableau de la délivrance de David.