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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1156

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[ps. xxiii.]
LES PSAUMES.

PSAUME 22.
(Hébr., XXIII).

David exprime dans ce psaume les sentiments d’une âme que Dieu conduit lui-même et qu’il nourrit de sa grâce, de sa parole et de ses instructions.

1. Psaume de David.

Le Seigneur me conduit, et rien ne me manquera ;[1]

2. C’est dans un lieu de pâture qu’il m’a placé. C’est auprès d’une eau fortifiante qu’il m’a élevé.[2]

3. Il a fait revenir mon âme. Il m’a conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom.

4. Car quand je marcherais au milieu de l’ombre de la mort, je ne craindrais point les maux, parce que vous êtes avec moi. Votre verge et votre bâton m’ont consolé.[3]

5. Vous avez préparé en ma présence une table, en face de ceux qui me tourmentent. Vous avez oint ma tête d’huile ; et mon calice enivrant, combien il est magnifique ![4]

6. Et votre miséricorde me suivra tous les jours de ma vie,[5]

7. Afin que j’habite dans la maison du Seigneur durant de longs jours.

PSAUME 23.
(Hébr., XXIV).

David nous représente dans ce psaume l’entrée triomphante de Jésus-Christ dans le ciel, et la sainteté que doivent avoir sur la terre tous ceux qui désirent demeurer avec lui.

1. Le premier de la semaine, psaume de David.[6]

  1. Ps. 22,1 : Voir Isaïe, 40, 11 ; Jérémie, 23, 4 ; Ezéchiel, 34, 11, 23 ; 1 Pierre, 2, 25 ; 5, 4. ― * « C’est une ode qui, pour la beauté du sentiment, n’a d’égale dans aucune littérature. Depuis trois mille ans ou plus, ce psaume a profondément remué des milliers de cœurs, il a réjoui des demeures abandonnées et malheureuses, il a fait entendre des paroles d’espérances et de joie, au milieu des larmes, à l’âme solitaire et sans secours dont l’unique refuge est dans le ciel. Ces douze vers ont inspiré au-delà de tout calcul la résignation dans la souffrance, la force dans la faiblesse ; ils ont empêché de s’éteindre la flamme vacillante du sentiment religieux dans des cœurs près de se laisser aller au désespoir. » (J. Taylor.)
  2. Ps. 22,2 : Le Seigneur me conduit. La traduction littérale de l’hébreu est : Le Seigneur est mon berger.
    Ps. 22,2-5 : * Dieu le bon pasteur.
    Ps. 22,2-7 : * Hymne à Dieu, le bon pasteur. Le Psalmiste exprime le bonheur et la paix de celui qui vit sous la garde de Dieu, sous l’image d’un troupeau conduit par un berger fidèle.
  3. Ps. 22,4 : Il a fait revenir mon âme ; il m’a ramené au bercail. Le mot âme se met continuellement en hébreu et en arabe pour personne, individu.
  4. Ps. 22,5 : La verge et la houlette des pasteurs sont la consolation des troupeaux, puisqu’elles les défendent contre les bêtes féroces ou contre les voleurs.
  5. Ps. 22,6 : De la figure d’un pasteur qui conduisait et protégeait son troupeau, David passe à celle d’un hôte ou d’un ami, qui accorde sa protection à son ami contre ses persécuteurs, et qui lui dresse une table, lui prépare un festin pour le refaire de ses fatigues et le nourrir dans sa défaillance. Cette table, ce festin figuraient, selon les Pères, le sacrement du Corps et du Sang de Jésus-Christ, que nous recevons dans l’Église, à la table sainte, et les divines Écritures, qui sont le soutien et la nourriture de nos âmes. ― * Vous avez oint ma tête d’huile, c’est-à-dire de parfums, parce que souvent on se parfumait la tête, quand on prenait part à un festin.
  6. Ps. 23,1-10 : Les Septante et la Vulgate ajoutent pour le premier jour de la semaine, comme