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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1157

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[ps. xxiii.]
1125
LES PSAUMES.


Au Seigneur est la terre et toute sa plénitude ; le globe du monde et tous ceux qui l’habitent.

[1]

2. Parce que c’est lui-même qui l’a fondé au-dessus des mers, et qui l’a disposé au-dessus des fleuves.

3. Qui montera sur la montagne du Seigneur ? Ou qui se tiendra dans son lieu saint ?[2]

4. Celui dont les mains sont innocentes et le cœur pur ; qui n’a pas reçu en vain son âme, qui n’a pas fait de serment trompeur à son prochain.[3]

5. Celui-là recevra la bénédiction du Seigneur, et la miséricorde de Dieu, son salut.[4]

6. Telle est la génération de ceux qui le cherchent, de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob.[5]

7. Élevez vos portes, ô princes ; et vous, élevez-vous, portes éternelles, et le roi de gloire entrera.[6]

8. Quel est ce roi de gloire ? Le [7]

    si ce Psaume était destiné à célébrer la création et le jour où elle a commencé. Composé pour la translation de l’arche sur le mont Sion, voir 2 Rois, 6, 17, ou bien après une campagne victorieuse où l’arche avait été portée, quand elle fut reconduite sur le mont Sion, ce psaume devint comme le chant de l’entrée du Messie dans le temple, voir Malachie, 3, 1. Les Pères l’ont appliqué à l’Ascension ; l’Église à l’entrée de Notre-Seigneur à Jérusalem, le dimanche des Rameaux. ― On peut supposer avec vraisemblance qu’il était chanté partie par le chœur et parti par des soli. ― Ire partie. Pendant la montée, en se rendant au mont Sion, au bas de la montagne, versets 1 à 6 ; ― IIe partie. Devant la porte de la citadelle de Sion, versets 7 à 10. « Tout le monde fait partie de la procession. Les lévites et les chantres, partagés en divers groupes, sont placés à la tête. Après l’introduction au Psaume, dans les deux premiers versets, quand la procession commence à monter sur la montagne sainte, [une voix] pose la question : Qui montera sur la montagne du Seigneur ? etc. La réponse est faite par [une autre voix] avec la plus grande dignité : Celui qui a les mains pures et un cœur pur, etc. Quand la procession approche des portes [de Sion], le chœur, avec tous ses instruments, s’unit pour pousser ce cri : Levez vos têtes, ô portes, etc. Un [solo] intervient et demande comme à demi-voix : Qui est le roi de gloire ? [Après une seconde demande], au moment où l’arche est introduite dans le Tabernacle, la réponse est faite par le chœur tout entier : Le Seigneur, fort, etc. ― Je saisis l’occasion de cet exemple d’autant plus volontiers qu’il sert à faire voir combien la grâce et la magnificence des poèmes sacrés, comme d’ailleurs de tous les poèmes, dépend en partie de la connaissance des circonstances particulières dans lesquelles ils furent composés. » (Blair.)

  1. Ps. 23,1 : Voir Psaumes, 49, 12 ; 1 Corinthiens, 10, 26. ― Du monde ; littéralement des terres.
    Ps. 23,1b-2. * Le chœur proclame que tout ce qui existe appartient au Dieu créateur.
  2. Ps. 23,3 : * Une voix demande qui est digne de se présenter devant Dieu sur le mont Sion.
  3. Ps. 23,4 : Qui n’a pas reçu en vain son âme ; saint Jérôme, saint Augustin, Théodoret, Cassiodore, etc., expliquant ce passage, disent que celui-là a reçu son âme en vain qui la souille par le péché, qui ne fait pas de bonnes œuvres, et qui met son affection en des choses vaines, périssables, méprisables. ― * Une autre voix répond que le juste est digne de monter sur la montagne sainte.
  4. Ps. 23,5-6 : * C’est le chœur qui reprend la parole.
  5. Ps. 23,6 : Telle est la génération, la race ; c’est-à-dire tels sont ceux.
  6. Ps. 23,7 : Les Pères de l’Église ont tous vu dans ce verset une prophétie de l’Ascension de Jésus-Christ. ― * On est arrivé devant la porte de Sion et le chœur chante : Élevez vos portes. Les portes des villes, surmontées de tours, étaient souvent fixées dans des rainures, de sorte qu’on levait les portes en les tirant en haut pour les ouvrir et qu’on les baissait, en les faisant descendre et glisser dans les rainures, pour les fermer. ― Portes éternelles, vieilles et solides.
  7. Ps. 23,8-9 : * Une voix demande de l’intérieur de Sion : Quel est ce roi de gloire ? et c’est le chœur qui lui répond et répète : Élevez vos portes.