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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1178

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[ps. xxxviii.]
LES PSAUMES.

à des châtiments, et que ma douleur est toujours en ma présence.

19. Parce que je publierai mon iniquité ; et que je penserai à mon péché.

20. Mais mes ennemis vivent et se sont fortifiés contre moi ; et ils se sont multipliés ceux qui me haïssent injustement.

21. Ceux qui me rendent des maux pour des biens me déchiraient, parce que je m’attachais au bien.

22. Ne m’abandonnez pas, Seigneur mon Dieu ; ne vous éloignez pas de moi.

23. Songez à me secourir, Seigneur, Dieu de mon salut.

PSAUME 38.
(Hébr., XXXVIII).

David apprend à tous les hommes, par son exemple, à veiller sur leur langue, à ne pas s’attacher aux biens de cette vie qui dure si peu, à recevoir avec patience tous les maux qui leur viennent de la part de Dieu.

1. Pour la fin, à Idithun lui-même, cantique de David.[1]

2. J’ai dit : Je garderai mes voies, afin que je ne pèche point par ma langue.

J’ai mis à ma bouche une garde, lorsque le pécheur s’élevait contre moi.[2]

3. Je me suis tu, et je me suis humilié, et j’ai passé sous silence des bonnes choses ; et ma douleur a été renouvelée.[3]

4. Mon cœur s’est échauffé au dedans de moi : et dans ma méditation un feu s’est embrasé.

5. J’ai dit par ma langue : Seigneur, faites-moi connaître ma fin,

Et le nombre de mes jours, quel il est ; afin que je sache ce qui me manque.[4]

6. Voilà que vous avez fait mes jours mesurables : mon être est comme rien devant vous.

En vérité, tout homme vivant est une vanité universelle.[5]

7. En vérité, comme une ombre passe un homme ; et c’est bien en vain qu’il se trouble.

Il thésaurise, et il ignore pour qui il aura amassé ses trésors.

8. Et maintenant quelle est mon attente ? N’est-ce pas le Seigneur ?

  1. Ps. 38,1 : Idithun ; maître de chœur, selon le titre hébreu, est probablement le même qu’Idithun de 1 Paralipomènes, 16, 41 et 2 Paralipomènes, 5, 12, et qui est nommé Ethan dans 1 Paralipomènes, 6, 44. ― Composé probablement après la révolte d’Absalom. Tout ce psaume est empreint d’un sentiment profond du néant de la vie.
  2. Ps. 38,2-4 : * David, attristé par l’adversité et aspirant en vain au repos, se laisse accabler par la tristesse.
    Ps. 38,2 : * Une garde, un frein à ma bouche, pour l’empêcher de parler.
  3. Ps. 38,3 : Des bonnes choses ; des choses favorables, qui auraient pu prouver la justice de ma cause contre les attaques de mes ennemis.
  4. Ps. 38,5 : J’ai dit par ma langue, etc. Mon cœur, échauffé par le feu qui s’y était embrasé (voir verset 4), m’a fait rompre mon silence ; c’est pourquoi j’ai dit de vive voix, etc. ― Ce qui me manque, pour que j’arrive au dernier de ces jours ; ce qui me reste encore de jours à vivre.
  5. Ps. 38,6 : Mesurables ; c’est-à-dire faciles à mesurer, restreints, peu nombreux. ― Tout homme vivant, etc. ; tout homme qui vit sur la terre, de quelque condition, de quelque âge, de quelque état qu’il soit, n’a jamais d’existence solide, sur laquelle il puisse entièrement compter.